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4 questions à Ghita Skalli, architecte urbaniste, enseignante à l’École d’Architecture de Casablanca (EAC)

4 questions à Ghita Skalli, architecte urbaniste, enseignante à l’École d’Architecture de Casablanca (EAC) 1022 1152 YMAA

Que vous suggèrent les Young Moroccan Architecture Awards (YMAA) ?
Ghita Skalli : La promesse du mérite, le permis de rêver.

Pensez-vous qu’il y a aujourd’hui une avant-garde architecturale ?
GS : Il y en a toujours eu une, la question est de savoir si elle s’exprimait? Les YMAA œuvrent dans ce sens. C’est un jalon important. 

De quoi se distinguent ces jeunes de leurs ainés ?
GS : Le culte de l’image et du succès rapide sont les épouvantails qu’on agite souvent. Mais au-delà, il y a un champ de maîtrise technologique, libérée des complexes que leurs aînés traînent parfois. Lorsque cela s’accompagne d’une créativité généreuse et d’une curiosité avide, les résultats sont percutants !

Est -t-elle dans la mouvance mondiale ou trace-t-elle son propre sillon ?
GS : Les derniers mois ont mis en évidence à quel point, face au même virus, chaque population agit de manière singulière. C’est un paradigme qui s’écroule, qui allait en sens unique. La mouvance mondiale fait de la place au libre arbitre. C’est le moment de nous réapproprier nos rêves. 

Propos recueillis par La Rédaction

Pour plus d’informations sur les Young Moroccan Architecture Awards, rendez-vous sur : www.ymaa.ma

Interview avec Christian De Portzamparc, Architecte, Jury d’honneur des YMAA

Interview avec Christian De Portzamparc, Architecte, Jury d’honneur des YMAA 983 822 YMAA

Que vous suggèrent les YMAA, Young Moroccan Architecture Awards ? Pouvez vous faire un parallèle avec les premiers prix que vous avez connus et reçus en France ?
Christian De Portzamparc : « En 1968, le prix de Rome fut aboli. Or, les candidats primés devenaient ipso facto les architectes des commandes publiques. Comment alors choisir ces architectes ? L’état sous l’impulsion de Robert Lion édicta alors une obligation de concours et inventa le PAN[1] qui est aujourd’hui l’équivalent des albums de la jeune architecture. 

Cette possibilité pour un architecte de se tester de se confronter à un programme, un site, de comparer sa propre réponse à celle des autres est un des moyens d’entrer dans la pratique professionnelle.

En 1974, je répondis à un concours du PAN et je fus un des lauréats. Ce programme du Ministère de l’Équipement suivait « la politique des modèles ». Il devait sélectionner des projets de bâtiments types, susceptibles d’être reproduits partout (modèle pour familles, pour personnes âgées, modèle d’école, etc.), des projets sans site particulier, « sans lieux ». Or, mon projet (une reprise du projet que j’avais proposé au concours de La Roquette que je le présentais comme une pièce d’architecture avec un jardin public à inscrire dans un quartier), n’était pas un modèle d’objet universel mais un prototype d’espace urbain.

Dans ces années 70, on passait en France à une autre époque de l’urbanisation. Les immenses périphéries des villes avaient vu les logements se construire vite et en séries. Nous ne construirions plus sur les grands champs de betteraves vides. Il nous resterait le plus souvent les terrains laissés-pour-compte, déjà encerclés.

Les modèles tout fait se juxtaposant ne conviendraient plus. Il faudrait s’insérer dans ces sites déjà bâtis, les transformer. Il y aurait partout des cas particuliers. Le spécifique, le contingent, deviendrait plus important que le générique. Chaque projet allait devenir un cas unique. 

La marche vers l’universel marquait un arrêt et je voyais une grande ironie dans ce retour du contingent contre cet universel. Il y avait dans cette soudaine attention au « cas par cas », une brusque inversion dans les principes, un pied de nez à la doctrine moderniste. L’autorité du programme devrait se plier à une intelligence des lieux, à une ruse qui à chaque fois en trouverait le meilleur usage. Il s’agirait de se réapproprier des territoires souvent en situation désastreuse. Il faudrait analyser l’existant, le territoire local. Il n’y avait plus une doctrine qui guidait la même architecture dans tous les pays.

Tout devint possible. Ce qui advint dans nos villes nouvelles fut l’architecture de tous les mélanges, la confusion de tous les styles, de tous les essais.

Avec une unité de pensée, nos aînés avaient traité les opérations publiques de logements par mille unités , mais l’ennui des séries répétitives, le manque de soin se voyait.

C’est à l’époque de ce tournant d’ailleurs que fut créé le Pritzker Prize, qui de fait reconnaissait l’importance d’une architecture d’auteurs quand doctrines et références uniques était en train de disparaître.

Je n’entrais réellement dans la vie d’architecte qu’après un troisième concours pour 200 logements quand trois lauréats de concours PAN furent appelés en compétition sur un terrain comme celui de la rue des Hautes Formes. C’était un site difficile où était prévues deux tours, accessible par un petit côté. Je n’avais pas l’expérience professionnelle requise pour construire 200 logements, mais je savais ce que je voulais. Je voulais articuler une architecture contemporaine avec la ville existante, y intervenir par une inscription qui la transforme mais ne la nie pas. Je cherchais la voie d’un urbanisme nouveau. La pratique de ce projet des Hautes Formes et de son « système » m’avait fait voir l’îlot comme la molécule de base d’une sorte de micro-urbanisme ».

Parlez-nous de votre rapport au Maroc et de votre expérience ici, vous qui construisez actuellement le Grand Théâtre de Casablanca
CDP : « Je suis né en 1944 à Casablanca, car mon père était officier. Mais je n’ai que de vagues souvenirs de cette période ; nous avons dû partir rapidement à la fin de la guerre, mon père participant au débarquement de Provence. Mais je trouve cela beau de voir les marocains heureux de rappeler que je suis né chez eux, à Casa. Il y a un attachement humain entre la France et le Maroc même si l’histoire coloniale ne peut pas être oubliée. En tout cas, j’étais particulièrement ému de remporter ce concours en 2009.

C’était en effet un défi de se confronter à une place historique telle que la place Mohammed V, un lieu aimé des Casaouis, crée il y a un siècle par le maréchal Lyautey et Henri Prost qui offrait à travers ses bâtiments publics, signés par les grands architectes du début du XXème siècle, une sorte d’arrêt sur image de l’histoire de la ville. Le concours demandait d’implanter le théâtre sur le quatrième côté d’un quadrilatère qui prolonge cette place entre deux longs bâtiments administratifs d’ordonnance classique. Ce lieu était devenu un parking.

Il fallait donc agrandir considérablement la place du palais de justice, qui aurait donc non plus 100 mètres mais 300 mètres de long.

Cette situation très classique et monumentale était un casse-tête pour tous les architectes lors du concours. Comment répondre de façon contemporaine à ces palais ? Poursuivre cette composition classique conçue il y a un siècle alors que nos références et nos visions ont tant évolué ? Certains pensaient qu’il fallait refuser de continuer cette place, pensant que pour être moderne il faut écarter tout ce qui vient du passé. Je pensais le contraire, je voulais jouer avec l’existant. Mais 300 mètres c’est long et grand. J’ai conçu le projet avec l’idée qu’il fallait tenir l’unité du lieu dans cette longue dimension, tenir la symétrie d’ensemble mais ne pas la poursuivre littéralement dans l’architecture.

J’ai peu à peu vu le Grand Théâtre comme une médina, comme une métaphore de médina : un ensemble de plusieurs pavillons dont j’ai accentué le pavillon central comme un pavillon porte. Elle serait mystérieusement ouverte, entrouverte. Elle recevra une scène pour des concerts sur la place. Et surtout elle soulignerait l’axe central de la place sans ostentation, répondant avec grandeur au lointain palais de justice. Ainsi la place est mise en valeur et perceptible dans sa grandeur.

Entre les pavillons et la grande porte on entre d’abord dans un haut passage aéré qui sinue entre des piles arquées de staff ocre rouge et traverse la médina, distribuant les lieux. Conçu pour être bordé de café buvettes, d’une librairie, ce passage est un refuge public contre le soleil ou la pluie sur ce bord de la place.

On accède de là aux foyers et à l’intérieur des deux salles de théâtre. J’ai traité la plus grande en une série de balcons autonomes, pour rapprocher au maximum le public de la scène, et cela donne une belle intimité pour les 1800 spectateurs. Je travaille toujours les formes, les dimensions et les matériaux avec Xu Ya Ying, notre acousticien. Nous avons fait des tests acoustiques très concluants de la salle de 500 places avec l’orchestre philharmonique du Maroc et son chef, Olivier Holt. Driss Moulay Rachid, le directeur de Casa Aménagement, maître d’ouvrage du théâtre, prévoit les tests de la grande salle bientôt. Il y a aussi les petites salles, accessibles directement d’une des rues latérales ; et puis avec les loges et les lieux de répétition il y a tout un village des artistes ».

Note : A ce concours international qui eut lieu en juillet 2009 participa Franck O. Gerhy, Zaha Hadid, Rem Koolhaas, Aziz Lazrak et Mecanoo. (Zaha Hadid suite à ce concours réalise le Théâtre de Rabat.)

Pensez-vous qu’une telle compétition est à même de révéler des talents ?
CDP : « Oui, mais je pense qu’il faut aussi se méfier des concours car ils ne peuvent être une simple compétition au titre de performance. En effet, il n’existe pas une seule bonne réponse à une problématique, un site, un programme. Il n’y a pas de vérité unique en architecture. Et, sur un même projet, à la différence d’une compétition sportive, plusieurs réponses peuvent se révéler être bonnes. Les projets primés ne sont pas toujours les meilleurs et de beaux projets peuvent être mis à l’écart ».

[1] Le PAN, Programme Architecture Nouvelle, fut lancé en France par le ministère de l’Équipement en 1971 pour renouveler l’architecture du logement social. Devenu EUROPAN en 1988, le programme réfléchit à l’échelle européenne aux questions des villes en mutation pour stimuler de nouvelles stratégies urbaines et architecturales.
Il était contemporain de la « politique des modèles » initiée par le ministre de l’Équipement et du Logement, Alain Chalandon. Le modèle est un projet de construction à prix connu, établi par une équipe composée d’entrepreneurs, de bureaux d’études et d’architectes et pouvant être utilisé sur des lieux différents.

Propos recueillis par La Rédaction

Pour plus d’informations sur les Young Moroccan Architecture Awards, rendez-vous sur : www.ymaa.ma

Mounia Radouane signera la conception du trophée des YMAA

Mounia Radouane signera la conception du trophée des YMAA 1024 681 YMAA

En tant que jeune architecte, que vous suggèrent les YMAA ?


Mounia Radouane : L’audace, la création et la qualité architecturale qu’offrent les jeunes architectes marocains.
Ce sont des valeurs auxquelles je crois profondément et auxquelles on ne peut qu’adhérer et défendre. C’est important que les architectes puissent au travers de ses prix reconnaître ce qui fait la puissance d’un projet, qu’il soit à une grande ou à une petite échelle. La finalité étant la retransmission au grand public.

Vous avez été choisie pour faire concevoir le trophée des YMAA dont le cahier des charges stipule qu’ils doivent être en béton. Ce matériau vous parle-t-il ?


M.R : Je m’intéresse à toutes sortes de matériaux, mais ce qui me fascine dans le béton, c’est le processus de sa naissance à sa transformation. Tout se joue lorsqu’on coule dans une banche le sable, le béton et le ciment. On voit alors apparaître aussitôt un tableau des plus intenses, dans lequel on aimerait s’immerger. C’est à la fois poétique et surréaliste de penser un objet à partir d’un matériau liquide qui se stratifie. 

Il y a quelques années, j’ai conçu ma première collection de luminaires en béton dans mon studio à Paris. M’intéressant depuis toujours à toutes sortes de matériaux, c’est le béton qui m’a séduit par ce qu’il a pu m’apporter en liberté créatrice, m’ouvrir à l’infini. Il est juste de dire que le béton est un matériau noble au même titre que le bois brut et l’acier. 

Quelle sera votre source d’inspiration, puisque votre travail va impacter durablement la scène architecturale ?


M.R : Tout d’abord, je tire mon inspiration de ce qui m’entoure : les gens, l’évolution de la société, la musique, la beauté d’un édifice. En architecture, la notion de proportion s’est vue étudiée de différentes façons, et ce, depuis l’Antiquité. Ce qui m’a mené au nombre d’or. Cette proportion serait à l’origine de toute œuvre d’art. C’est en effet grâce à ce système rationnel de proportions, qui régit toutes les règles de construction, que j’ai pu concevoir le trophée monolithe. Après avoir expérimenté plusieurs formes et plusieurs hauteurs, l’idée d’une forme simple m’est paru évidente, en suivant les proportions du nombre d’or des Égyptiens. C’est une leçon fantastique. 

On trouve cette proportion dans l’ordinaire de la vie. La nature se compose à partir de cette même forme mathématique qui représenterait la « proportion divine » ; c’est-à-dire la proportion idéale, équilibrée et agréable pour l’œil humain. 

En tant qu’architecte designer allez-vous participer aux YMAA ?


M.R : Je suis très honorée de faire découvrir cette année au grand public ma nouvelle création. Selon moi, la rencontre d’un architecte ou d’un designer avec d’autres personnes du même milieu, ainsi que le partage qui en découle permet, en quelque sorte, le tissage d’une toile commune, d’une œuvre collective. Les personnes que j’ai pu rencontrer ont accru mon sens éthique et renforcées ma passion pour l’architecture et le design. Deux éléments que l’on espère durable, et puissent-ils ne jamais rompre avec l’esprit de finesse.

Propos recueillis par La Rédaction


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Interview avec Hanae Bekkari, Architecte, Membre du jury YMAA

Interview avec Hanae Bekkari, Architecte, Membre du jury YMAA 984 965 YMAA

Hanae Bekkari, architecte : l’architecture est la discipline, par excellence, pour laquelle l’expression,  » le talent n’attend point le nombre des années « , revêt toute sa dimension.

Que vous suggèrent les Young Moroccan architecture Awards ? 

Hanae Bekkari : « Un concours dédié pour les jeunes marocains, au Maroc et à l’étranger est une première. L’architecture au Maroc a des spécificités qui lui sont propres, malgré toute la diversité du pays aux régions du littoral maritime, océanique et méditerranéen, aux régions montagneuses, allant des zones colinéaires aux zones enneigées toute l’année, des plaines fertiles aux zones désertiques…
Le Maroc garde aussi le témoignage des cités antiques, et renferme des médinas encore vibrantes de vie, des villages construits avec des matériaux locaux pour lequel le savoir-faire existe encore, et tous ces tissus interpellent car ils définissent des microcosmes de villes exprimant des valeurs de cohésion, du politique, du social et de l’art. A travers les murs, on peut lire des réponses aux grands défis de demain, que cela soit la maison à cour, ou la maison en terre et en pierre, comme pour la distribution spatiale poétique qu’offre chaque type de maison.
Et l’identité marocaine, sa culture, transparaît à travers l’architecture, avec les valeurs qui en émanent. A titre d’exemple, un espace qui compose essentiellement la maison marocaine est ce fameux salon marocain, dont la taille et la forme diffèrent, mais qui exprime un espace toujours prêt à accueillir les invités à n’importe quel moment de la journée, pour un verre de thé, pour un repas, ou pour passer la nuit; cela est donc un espace qui exprime la valeur de l’hospitalité marocaine, comme d’ailleurs le takat dans les zones montagneuses, qui définit  le feu, la cuisine  mais aussi le foyer avec ses valeurs fraternelles.


Ces générations devraient être imprégnées de ces valeurs et les projeter dans le futur, libre à eux de revenir au passé, de le continuer ou de le remettre en cause, tout le débat est là !

Hanae Bekkari


L’architecture est la discipline, par excellence, pour laquelle l’expression,  » le talent n’attend point le nombre des années « , revêt toute sa dimension.
L’imagination fertile, la créativité, avec la recherche de la concrétisation des rêves, la recherche d’une technicité, de matériaux et comme destinée l’Homme dans toute sa grandeur. L’architecte est à la recherche de solutions pour trouver le confort à l’échelle de la ville, dans les équipements structurants, dans les différentes composantes de la ville citadine, comme dans le monde rural, pour répondre aux maux sociaux et formuler des réponses spatiales palpables.

La compétition n’exige pas des projets faits à la hâte, ce sont des projets réalisés, mais longuement réfléchis. Nous aurons donc un grand éventail de projet, avec des architectes entre 24 et 45 ans,  certains sont fraichement diplômés, alors que d’autres atteignent les 20 années d’expérience. 
Les productions et compétences marocaines sont méconnues du grand public. Ici, elles seront mises en avant, pour décomplexer les structures qui font encore appel aux étrangers dès qu’il s’agit d’un projet important, cela permettra aux jeunes de prendre confiance en eux avant tout et permettra de les valoriser, et c’est un grand défi que lance le groupe Archimedia.

Ce concours revêt la forme d’une foire de projets qui suscitent un intérêt dans les réponses apportées dans les divers domaines, cela servira de support pour débattre des approches pour chaque type de projet, sachant que les problématiques sont relevées à l’échelle internationale, et selon les spécificités locales.

Je suis certaine que l’architecte marocain doit être écouté pour les valeurs qu’il transporte, c’est un architecte qui s’exporte aussi, on le retrouve participant à de grands projets internationaux, parfois dans l’ombre de grands cabinets et il est temps de faire valoir ses capacités et ses créations qui sont, sans aucun doute, des réponses aux grandes problématiques de demain ».

Pourquoi avez-vous accepté la proposition des organisateurs de faire partie des membres du jury

H.B : « Être membre du jury me permettrait de voir une grande diversité de projets réalisés par des marocains. J’habite à Tanger où j’exerce en tant qu’architecte engagée à travers mes projets et mes activités associatives qui vont dans le sens de l’amélioration du cadre bâti et dans la réconciliation des usagers avec la ville, mon passé est porteur de tout un état d’esprit car j’ai été orientée très tôt par ma famille dans l’amour du pays et dans le sens de l’engagement. Puis l’enseignement au Maroc dont j’ai bénéficié à l’ENA allait me propulser dans un monde passionnant à la quête d’une architecture spécifiquement marocaine.  Mes stages ont aussi été déterminants et formateurs, que cela soit dans les médinas, ma participation durant plusieurs années  au sein d’une équipe pluridisciplinaire, dans le Haut Atlas, avec l’Unicef et le PNUD, tout cela a été déterminant pour moi.
Des architectes marocains m’ont servi de modèles dans l’exercice de ma fonction, Jean-François Zevaco  et  Fouad Beqqali, qui m’ont encouragé à plonger dans le monde fascinant de l’exercice du métier. Actuellement, mes projets sont très diversifiés, tout en gardant mon engagement bénévole pour lequel je suis assignée en faveur de la ville et des citoyens.

J’espère que mon profil complétera les autres membres du jury pour un concours original qui invite non pas à établir dans l’urgence un projet adéquat, mais plutôt à recueillir des projets bien réfléchis. Ce qui nous donnera l’occasion d’analyser des projets d’architecture conçus  par des marocains et faire émerger les fondements d’une architecture marocaine pour le monde de demain.

La critique architecturale relève d’un vocabulaire particulier, qui conjugue plusieurs sciences et domaines de l’art. Pour ce concours, la complexité d’approche est telle, que le groupe Archimedia a fait fédérer des structures nationales et internationales, pour enrichir le débat, avec notamment les ministères de l’habitat, de la culture, les écoles d’architecture, nationales et internationales, l’Unesco, ainsi que l’ordre national des architectes qui gère tous les problèmes auxquels sont confrontés les architectes dans l’exercice de leur métier.

Ainsi, Archimedia contribue à travers cet événement et cette organisation à montrer la complexité d’approche de la critique architecturale, tout en proposant une plateforme pour le recueil de réponses intelligentes aux interrogations soulevées par les villes de demain, en tout cas, le débat s’annonce passionnant ».

Propos recueillis par La Rédaction

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Interview avec Taoufik El Oufir, Architecte, Président des YMAA 2022

Interview avec Taoufik El Oufir, Architecte, Président des YMAA 2022 737 503 YMAA

Depuis trente-cinq ans, Taoufik El Oufir creuse un sillon respectueux de l’héritage national pour y semer des architectures contemporaines. Architecte moderne, optant pour des espaces de liberté créative il est ouvert aux expériences urbaines, architecturales et artistiques. Il a accepté de présider le premier jury international des YMAA, Young Moroccan Architecture Awards.

« Cette compétition, qui est une première en Afrique, est un grand hommage à la production architecturale marocaine »

Taoufik El Oufir

Que vous suggère cette initiative des Young Moroccan Architecture Awards, YMAA ?

Taoufik El Oufir : « Cette compétition, qui est une première en Afrique, est un grand hommage à la production architecturale marocaine car elle mettra en valeur la réalisation d’une œuvre par les jeunes architectes de moins de 45 ans comme elle mettra également en exergue les projets de fins d’études des futurs jeunes architectes.
Le côté positif de cette initiative est le fait d’encourager « la créativité » reconnaissable dans les projets présentés par les jeunes architectes et les faire connaitre à un large public, via les médias et les réseaux sociaux, une façon de les récompenser et valoriser leur potentiel caché.
Pour les jeunes lauréats, c’est une opportunité de les motiver et booster leur carrière. Ils pourront mentionner cette compétition dans leur CV qui, j’espère, leur ouvrira à bras ouvert le monde du travail ».

Vous êtes un des architectes talentueux qui ont marqué l’espace architectural marocain, pensez-vous que la jeune relève architecturale est là ?

T.E.O : « Evidemment que la relève est là. Ces jeunes architectes ont la plupart du temps effectué des stages dans des cabinets de grande renommée pendant leur cursus scolaire. Personnellement j’ai toujours ouvert mon agence aux étudiants car je considère que mon bureau n’est pas fait uniquement pour exercer une bonne architecture valorisant mon pays mais de transmettre également un savoir-faire de qualité et une culture architecturale au profit des générations futures. Ceci m’a déjà permis de sentir de plus près un grand talent, une ambition farouche et des idées débordantes de créativité chez de jeunes architectes dont je suis infiniment fier.
Le savoir acquis durant ces mois de travail leur permet une fois diplômés de s’intégrer facilement et parfaitement dans le monde du travail avec une grande richesse d’expérience leur permettant d’inscrire, à leur tour, leur projet dans le patrimoine de demain.
L’architecture, aujourd’hui, a muté.  A part la maitrise du métier (conception, créativité et respect des règles générales de l’architecture), le jeune architecte doit également porter la lourde charge de responsabilité de son œuvre et relever les défis nombreux qu’il ou qu’elle rencontrera durant sa vie professionnelle »

Vous êtes le premier président de jury des YMAA, un rendez-vous qui va devenir bi annuel; quelles qualités doivent porter les projets pour être éligibles aux premières nominations ?

T.E.O : « Tout d’abord cela m’honore d’être le premier président de ce jury et je vous en remercie. Le projet, pour qu’il soit éligible aux premières nominations, doit réunir à la fois de la création artistique et du raisonnement scientifique. Le jury voudra connaitre d’abord la philosophie de pensée du projet, la technique utilisée et si la réalisation a laissé une empreinte indélébile dans le paysage urbain. D’une idée abstraite au départ, le jeune architecte devra avoir fait naître un projet ambitieux qui sera s’inscrit dans le patrimoine marocain.

De plus, je considère que la réussite d’un projet architectural est intimement liée  au respect de l’environnement ceci passe absolument par l’intégration des divers procédés de développement durable dans toute les phases de conception du projet, que j’espère retrouver  dans la production architecturale qu’on aura l’honneur d’examiner. Et je ne vous cache pas en tant que militant de l’intégration de la durabilité  en architecture  j’estime que ça aura un grand impact quant à l’évaluation des projets ».

Propos recueillis par La Rédaction

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Interview avec Karim Rouissi, architecte – enseignant EAC, membre du jury des YMAA

Interview avec Karim Rouissi, architecte – enseignant EAC, membre du jury des YMAA 1030 570 YMAA

Pour Empreinte d’Architectes, l’agence qu’il a fondé avec Badr Bouzoubaa, Karim Rouissi propose une nouvelle voie d’exploration de la modernité d’aujourd’hui. La tradition devient un socle – ou simplement une empreinte – sur lequel s’appuie un processus dont l’esthétique est l’aboutissement et non pas l’objet. Membre du jury des YMAA il nous confie ses impressions.

Que vous suggèrent les Young Moroccan Architecture Awards ? Karim Rouissi : « Les Young Moroccan Architecture Awards sont une occasion de mettre sous les projecteurs l’architecture contemporaine au Maroc, une opportunité de révéler son pluralisme et la variété de ses modes d’expressions. Mais aussi une opportunité pour les jeunes architectes qui ont besoin aujourd’hui d’une reconnaissance locale et à l’international ».

« Les YMAA sont une opportunité pour les jeunes architectes qui ont besoin de reconnaissance »

En tant qu’enseignant comment voyez-vous les futurs jeunes architectes ? K.R : « Il s’agit d’une génération certainement plus décomplexée sur la question identitaire et moins portée sur le symbolisme et l’historicisme de la postmodernité que la génération précédente. Toutefois, ces jeunes architectes sont confrontés à d’autres interrogations imposées par les crises climatique, sociale et économique.

Je pense que la multiplication des écoles d’architecture, l’augmentation du nombre d’architectes, la généralisation des concours et la professionnalisation des maitrises d’ouvrages vont impérativement favoriser l’émulation entre architectes et contribuer à l’émergence de nouvelles expressions architecturales ».

L’école dans laquelle vous enseignez est partenaire des YMAA. Que vous apporte ce partenariat et que lui apportez-vous ? K.R : « Les YMAA sont une opportunité pour nous à l’école d’architecture de Casablanca, les projets soumis au jury constitueront un important corpus qui permettra de mieux appréhender les différentes problématiques et questionnements qui animent l’architecture contemporaine au Maroc.

D’autre part, la présence des écoles d’architecture de Florence et de Casablanca apportera incontestablement un éclairage théorique important pour compléter le regard des architectes praticiens, maîtres d’ouvrages et journalistes professionnels de l’architecture présents dans ce jury ».

Propos recueillis par Fouad Akalay

Article publié sur www.chantiersdumaroc.ma

Interview avec Karim Rouissi, architecte – enseignant EAC, membre du jury des YMAA

Interview avec Karim Rouissi, architecte – enseignant EAC, membre du jury des YMAA 1030 570 YMAA

Pour Empreinte d’Architectes, l’agence qu’il a fondé avec Badr Bouzoubaa, Karim Rouissi propose une nouvelle voie d’exploration de la modernité d’aujourd’hui. La tradition devient un socle – ou simplement une empreinte – sur lequel s’appuie un processus dont l’esthétique est l’aboutissement et non pas l’objet. Membre du jury des YMAA il nous confie ses impressions.

Que vous suggèrent les Young Moroccan Architecture Awards ?
Karim Rouissi : « Les Young Moroccan Architecture Awards sont une occasion de mettre sous les projecteurs l’architecture contemporaine au Maroc, une opportunité de révéler son pluralisme et la variété de ses modes d’expressions. Mais aussi une opportunité pour les jeunes architectes qui ont besoin aujourd’hui d’une reconnaissance locale et à l’international ».

« Les YMAA sont une opportunité pour les jeunes architectes qui ont besoin de reconnaissance »

Karim Rouissi

En tant qu’enseignant comment voyez-vous les futurs jeunes architectes ?
K.R : « Il s’agit d’une génération certainement plus décomplexée sur la question identitaire et moins portée sur le symbolisme et l’historicisme de la postmodernité que la génération précédente. Toutefois, ces jeunes architectes sont confrontés à d’autres interrogations imposées par les crises climatique, sociale et économique.

Je pense que la multiplication des écoles d’architecture, l’augmentation du nombre d’architectes, la généralisation des concours et la professionnalisation des maitrises d’ouvrages vont impérativement favoriser l’émulation entre architectes et contribuer à l’émergence de nouvelles expressions architecturales ».

L’école dans laquelle vous enseignez est partenaire des YMAA. Que vous apporte ce partenariat et que lui apportez-vous ?
K.R : « Les YMAA sont une opportunité pour nous à l’école d’architecture de Casablanca, les projets soumis au jury constitueront un important corpus qui permettra de mieux appréhender les différentes problématiques et questionnements qui animent l’architecture contemporaine au Maroc.

D’autre part, la présence des écoles d’architecture de Florence et de Casablanca apportera incontestablement un éclairage théorique important pour compléter le regard des architectes praticiens, maîtres d’ouvrages et journalistes professionnels de l’architecture présents dans ce jury ».

Propos recueillis par Fouad Akalay

Pour plus d’informations sur les Young Moroccan Architecture Awards, rendez-vous sur : www.ymaa.ma

Abdelhakim Guilmi , Architecte :« Il est indispensable que les preneurs de décisions prêtent plus d’attention aux architectes locaux »

Abdelhakim Guilmi , Architecte :« Il est indispensable que les preneurs de décisions prêtent plus d’attention aux architectes locaux » 1288 857 YMAA

Très jeune Abdelhakim Guilmi a été reconnu comme un des meilleurs talents exerçant à Marrakech. Son architecture épurée et sobre fait le plaisir de ses nombreux clients qui coulent des jours heureux dans des demeures généreuses dans lesquelles il porte une attention particulière aux matériaux bruts, notamment le béton.

Que pensez-vous de Young Moroccan Architecture Awards (YMAA) ?

Abdelhakim Guilmi : « C’est une très bonne initiative qui vise à faire la lumière sur les jeunes talents dont le Maroc regorge. Il est évident que dans le contexte « architectural » actuel, il est indispensable que les preneurs de décisions prêtent plus d’attention aux architectes locaux avant de faire appel à l’international ! YMAA permettra l’exposition de nos talents aussi bien au niveau national qu’international ». 

Avez-vous participé à cette compétition ? Sur combien de catégories ?

A.G : « Oui, sur 3 catégories. Participer c’est pouvoir être jugé par ses pairs, des gens reconnus dans le domaine qui peuvent porter un regard critique sur nos travaux ». 

Les jeunes architectes marocains ont-ils besoin de cette reconnaissance ?

A.G : « Oui bien évidemment ! Le développement d’une structure se fait principalement grâce au « bouche à oreille », ce qui limite fortement son expansion. Une telle reconnaissance peut facilement propulser de jeunes architectes méritants sur des projets plus ambitieux auprès des professionnels et des maîtres d’ouvrages. J’invite les preneurs de décisions à collaborer avec YMAA; pour la mise en place de ce type de reconnaissance qui font cruellement défaut au Maroc ».

Propos recueillis par La Rédaction de Chantiers du Maroc

Younes DIOURI, Architecte : « Il s’agit de donner un coup de projecteur à une nouvelle génération de professionnels »

Younes DIOURI, Architecte : « Il s’agit de donner un coup de projecteur à une nouvelle génération de professionnels » 820 570 YMAA

Younes Diouri, architecte Tangérois, fait partie incontestablement de cette jeune garde montante de l’architecture au Maroc. En à peine 5 ans d’exercice professionnel il a été lauréat de nombreux prix et distinctions et conduit moult projets à travers le Royaume. Il nous explique son intérêt pour les YMAA auxquelles il concourt dans 6 catégories !

Que pensez-vous de YMAA ?

Younes Diouri : « YMAA est une aubaine à la fois pour les jeunes architectes marocains et pour les maîtres d’ouvrage qui souhaitent identifier les architectes émergents avec lesquels ils seront susceptibles de travailler. Je dirais même que ce prix est d’intérêt public. Sous d’autres cieux une telle d’initiative est engagée par différents ministères (Habitat, Culture etc.). Reconnaître l’excellence en architecture c’est encourager la qualité des espaces et le cadre de vie que l’on propose à nos citoyens. Il s’agit aussi de donner un coup de projecteur à une nouvelle génération de professionnels afin qu’elle soit mieux reconnue et que soit facilité son accès à la commande publique ou privée ».

Avez-vous participé à cette compétition ? Sur combien de catégories ?

Y.D : « Oui. Sur 6 catégories. Nous sommes une jeune agence qui finalise son premier cycle de 5 ans et qui livre un certain nombre de projets. C’est une belle occasion que de voir reconnaître son travail par un jury de qualité, avéré et de haut niveau ».

Les jeunes architectes marocains ont-ils besoin de cette reconnaissance ?

Y.D : « Absolument. Bien souvent il existe une réticence des maîtres d’ouvrage quant à engager de jeunes structures d’architectes. Une reconnaissance par ses pairs et un réel tremplin pour être audible par les décideurs. Loin d’être seulement honorifique, cette reconnaissance permet au lauréat de bénéficier d’une vaste campagne de valorisation à la fois auprès du grand public qu’auprès des professionnels du secteur. Nous espérons que cette initiative se perpétuera dans le temps et deviendra un rendez-vous incontournable tous les 2 ans ».

Propos recueillis par la Rédaction

Pour plus d’informations sur les Young Moroccan Architecture Awards, rendez-vous sur : www.ymaa.ma

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