Architecte basé à Casablanca depuis 2005, Driss Kettani est diplômé de l’École Nationale d’Architecture de Rabat en 2003. Il a eu l’occasion de travailler sur divers projets institutionnels, notamment dans le secteur de l’enseignement, ainsi que sur des commandes privées, en collaboration avec ses amis Saad El Kabbaj et Mohamed Amine Siana, ou de manière indépendante. Au début de sa carrière, il a également tissé des liens d’amitié avec Elie Azagury, avec qui il a réalisé plusieurs projets. En parallèle de son activité professionnelle, Driss Kettani enseigne actuellement à la SAP+D de l’UM6P.
Que représente pour vous les Young Moroccan Architecture Awards ?
Il s’agit d’un prix intéressant dans la mesure où il peut permettre de créer une émulation saine entre jeunes architectes et de mettre en avant la belle architecture de cette nouvelle génération.
Vous avez-vous même été récompensé par plusieurs prix prestigieux en architecture. Pouvez-vous nous faire part de votre opinion sur l’impact potentiel des YMAA sur la scène architecturale au Maroc ?
Ce prix peut permettre de projeter l’architecture marocaine sur la scène culturelle nationale et internationale et créer un effet d’entraînement permettant de valoriser la qualité architecturale dont nos villes et notre pays ont besoin.
L’architecture demande, particulièrement en début de carrière, une énergie considérable, et ce genre de soutien ne peut qu’apporter une contribution positive en stimulant la créativité architecturale.
Parlez-nous du projet de l’Ecole Supérieure de Technologie de Guelmim qui a été short-listé pour le Prix Aga Khan d’architecture.
Il s’agit d’un projet que nous avons réalisé mes amis Saad El Kabbaj, Mohamed Amine Siana et moi en 2011, à la suite de notre premier projet universitaire à Taroudant. Nous nous sommes inspirés de la magnifique architecture vernaculaire du sud du Maroc que nous avons essayé de réinterpréter de manière contemporaine. Nous avons également voulu retranscrire architecturalement la solennité inhérente à ce type d’institution.
En tant que jury, Quels critères jugez-vous importants pour reconnaître la qualité d’un projet architectural ?
Je dirais avec le cœur et la raison : pouvoir analyser un projet avec des critères et arguments rationnels, mais aussi et peut-être surtout, déceler la vibration émotionnelle et artistique que peut susciter un projet.
L’architecture Marocaine en 1 (ou plusieurs) mots ?
Ancrage et Imaginaire
Quel est votre souhait le plus cher pour l’architecture au Maroc ?
Qu’elle puisse façonner des villes inspirantes, humanistes, en harmonie avec la nature et où il fait bon vivre ensemble.
Quel est le bâtiment qui provoque en vous une émotion ?
Il y en a plusieurs, l’Opera de Sydney d’Utzon, le palais du Planalto de Oscar Niemeyer, la Kaufmann House de Richard Neutra…
- Y’en a-t-il un au Maroc ?
J’aime beaucoup le marché de la rue d’Agadir à Casablanca de Jean-François Zevaco. Sinon évidemment notre patrimoine que ce soit les médersas de Fès ou les Kasbah du Sud.
Si vous deviez choisir un courant d’architecture lequel seriez-vous ?
Une modernité humaine, organique et solaire.
Et dans la peau d’un autre architecte, qui seriez-vous ?
Il vaut mieux essayer de rester soi-même mais à devoir choisir sûrement un zeste de tous ceux que j’admire : Oscar Niemeyer, Jean-François Zevaco, Richard Neutra, Jorn Utzon, Pierre Koenig…