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Interview avec Christian De Portzamparc, Architecte, Jury d’honneur des YMAA

Interview avec Christian De Portzamparc, Architecte, Jury d’honneur des YMAA 983 822 YMAA

Entretien exclusif avec Christian de Portzamparc, architecte de renommée internationale Jury d’honneur des Young Moroccan Architecture Awards. Dans cette interview, il partage sa vision architecturale, son expérience au sein du jury, et ses réflexions sur les tendances actuelles dans le domaine de l’architecture.


Que vous suggèrent les YMAA, Young Moroccan Architecture Awards ? Pouvez vous faire un parallèle avec les premiers prix que vous avez connus et reçus en France ?
Christian De Portzamparc : « En 1968, le prix de Rome fut aboli. Or, les candidats primés devenaient ipso facto les architectes des commandes publiques. Comment alors choisir ces architectes ? L’état sous l’impulsion de Robert Lion édicta alors une obligation de concours et inventa le PAN[1] qui est aujourd’hui l’équivalent des albums de la jeune architecture. 

Cette possibilité pour un architecte de se tester de se confronter à un programme, un site, de comparer sa propre réponse à celle des autres est un des moyens d’entrer dans la pratique professionnelle.

En 1974, je répondis à un concours du PAN et je fus un des lauréats. Ce programme du Ministère de l’Équipement suivait « la politique des modèles ». Il devait sélectionner des projets de bâtiments types, susceptibles d’être reproduits partout (modèle pour familles, pour personnes âgées, modèle d’école, etc.), des projets sans site particulier, « sans lieux ». Or, mon projet (une reprise du projet que j’avais proposé au concours de La Roquette que je le présentais comme une pièce d’architecture avec un jardin public à inscrire dans un quartier), n’était pas un modèle d’objet universel mais un prototype d’espace urbain.

Dans ces années 70, on passait en France à une autre époque de l’urbanisation. Les immenses périphéries des villes avaient vu les logements se construire vite et en séries. Nous ne construirions plus sur les grands champs de betteraves vides. Il nous resterait le plus souvent les terrains laissés-pour-compte, déjà encerclés.

Les modèles tout fait se juxtaposant ne conviendraient plus. Il faudrait s’insérer dans ces sites déjà bâtis, les transformer. Il y aurait partout des cas particuliers. Le spécifique, le contingent, deviendrait plus important que le générique. Chaque projet allait devenir un cas unique. 

La marche vers l’universel marquait un arrêt et je voyais une grande ironie dans ce retour du contingent contre cet universel. Il y avait dans cette soudaine attention au « cas par cas », une brusque inversion dans les principes, un pied de nez à la doctrine moderniste. L’autorité du programme devrait se plier à une intelligence des lieux, à une ruse qui à chaque fois en trouverait le meilleur usage. Il s’agirait de se réapproprier des territoires souvent en situation désastreuse. Il faudrait analyser l’existant, le territoire local. Il n’y avait plus une doctrine qui guidait la même architecture dans tous les pays.

Tout devint possible. Ce qui advint dans nos villes nouvelles fut l’architecture de tous les mélanges, la confusion de tous les styles, de tous les essais.

Avec une unité de pensée, nos aînés avaient traité les opérations publiques de logements par mille unités , mais l’ennui des séries répétitives, le manque de soin se voyait.

C’est à l’époque de ce tournant d’ailleurs que fut créé le Pritzker Prize, qui de fait reconnaissait l’importance d’une architecture d’auteurs quand doctrines et références uniques était en train de disparaître.

Je n’entrais réellement dans la vie d’architecte qu’après un troisième concours pour 200 logements quand trois lauréats de concours PAN furent appelés en compétition sur un terrain comme celui de la rue des Hautes Formes. C’était un site difficile où était prévues deux tours, accessible par un petit côté. Je n’avais pas l’expérience professionnelle requise pour construire 200 logements, mais je savais ce que je voulais. Je voulais articuler une architecture contemporaine avec la ville existante, y intervenir par une inscription qui la transforme mais ne la nie pas. Je cherchais la voie d’un urbanisme nouveau. La pratique de ce projet des Hautes Formes et de son « système » m’avait fait voir l’îlot comme la molécule de base d’une sorte de micro-urbanisme ».

Parlez-nous de votre rapport au Maroc et de votre expérience ici, vous qui construisez actuellement le Grand Théâtre de Casablanca
CDP : « Je suis né en 1944 à Casablanca, car mon père était officier. Mais je n’ai que de vagues souvenirs de cette période ; nous avons dû partir rapidement à la fin de la guerre, mon père participant au débarquement de Provence. Mais je trouve cela beau de voir les marocains heureux de rappeler que je suis né chez eux, à Casa. Il y a un attachement humain entre la France et le Maroc même si l’histoire coloniale ne peut pas être oubliée. En tout cas, j’étais particulièrement ému de remporter ce concours en 2009.

C’était en effet un défi de se confronter à une place historique telle que la place Mohammed V, un lieu aimé des Casaouis, crée il y a un siècle par le maréchal Lyautey et Henri Prost qui offrait à travers ses bâtiments publics, signés par les grands architectes du début du XXème siècle, une sorte d’arrêt sur image de l’histoire de la ville. Le concours demandait d’implanter le théâtre sur le quatrième côté d’un quadrilatère qui prolonge cette place entre deux longs bâtiments administratifs d’ordonnance classique. Ce lieu était devenu un parking.

Il fallait donc agrandir considérablement la place du palais de justice, qui aurait donc non plus 100 mètres mais 300 mètres de long.

Cette situation très classique et monumentale était un casse-tête pour tous les architectes lors du concours. Comment répondre de façon contemporaine à ces palais ? Poursuivre cette composition classique conçue il y a un siècle alors que nos références et nos visions ont tant évolué ? Certains pensaient qu’il fallait refuser de continuer cette place, pensant que pour être moderne il faut écarter tout ce qui vient du passé. Je pensais le contraire, je voulais jouer avec l’existant. Mais 300 mètres c’est long et grand. J’ai conçu le projet avec l’idée qu’il fallait tenir l’unité du lieu dans cette longue dimension, tenir la symétrie d’ensemble mais ne pas la poursuivre littéralement dans l’architecture.

J’ai peu à peu vu le Grand Théâtre comme une médina, comme une métaphore de médina : un ensemble de plusieurs pavillons dont j’ai accentué le pavillon central comme un pavillon porte. Elle serait mystérieusement ouverte, entrouverte. Elle recevra une scène pour des concerts sur la place. Et surtout elle soulignerait l’axe central de la place sans ostentation, répondant avec grandeur au lointain palais de justice. Ainsi la place est mise en valeur et perceptible dans sa grandeur.

Entre les pavillons et la grande porte on entre d’abord dans un haut passage aéré qui sinue entre des piles arquées de staff ocre rouge et traverse la médina, distribuant les lieux. Conçu pour être bordé de café buvettes, d’une librairie, ce passage est un refuge public contre le soleil ou la pluie sur ce bord de la place.

On accède de là aux foyers et à l’intérieur des deux salles de théâtre. J’ai traité la plus grande en une série de balcons autonomes, pour rapprocher au maximum le public de la scène, et cela donne une belle intimité pour les 1800 spectateurs. Je travaille toujours les formes, les dimensions et les matériaux avec Xu Ya Ying, notre acousticien. Nous avons fait des tests acoustiques très concluants de la salle de 500 places avec l’orchestre philharmonique du Maroc et son chef, Olivier Holt. Driss Moulay Rachid, le directeur de Casa Aménagement, maître d’ouvrage du théâtre, prévoit les tests de la grande salle bientôt. Il y a aussi les petites salles, accessibles directement d’une des rues latérales ; et puis avec les loges et les lieux de répétition il y a tout un village des artistes ».

Note : A ce concours international qui eut lieu en juillet 2009 participa Franck O. Gerhy, Zaha Hadid, Rem Koolhaas, Aziz Lazrak et Mecanoo. (Zaha Hadid suite à ce concours réalise le Théâtre de Rabat.)

Pensez-vous qu’une telle compétition est à même de révéler des talents ?
CDP : « Oui, mais je pense qu’il faut aussi se méfier des concours car ils ne peuvent être une simple compétition au titre de performance. En effet, il n’existe pas une seule bonne réponse à une problématique, un site, un programme. Il n’y a pas de vérité unique en architecture. Et, sur un même projet, à la différence d’une compétition sportive, plusieurs réponses peuvent se révéler être bonnes. Les projets primés ne sont pas toujours les meilleurs et de beaux projets peuvent être mis à l’écart ».

[1] Le PAN, Programme Architecture Nouvelle, fut lancé en France par le ministère de l’Équipement en 1971 pour renouveler l’architecture du logement social. Devenu EUROPAN en 1988, le programme réfléchit à l’échelle européenne aux questions des villes en mutation pour stimuler de nouvelles stratégies urbaines et architecturales.
Il était contemporain de la « politique des modèles » initiée par le ministre de l’Équipement et du Logement, Alain Chalandon. Le modèle est un projet de construction à prix connu, établi par une équipe composée d’entrepreneurs, de bureaux d’études et d’architectes et pouvant être utilisé sur des lieux différents.

Propos recueillis par La Rédaction


Pour plus d’informations sur les Young Moroccan Architecture Awards, rendez-vous sur : www.ymaa.ma

Interview avec Hanae Bekkari, Architecte, Membre du jury YMAA

Interview avec Hanae Bekkari, Architecte, Membre du jury YMAA 984 965 YMAA

Hanae Bekkari, architecte : l’architecture est la discipline, par excellence, pour laquelle l’expression,  » le talent n’attend point le nombre des années « , revêt toute sa dimension.

Que vous suggèrent les Young Moroccan architecture Awards ? 

Hanae Bekkari : « Un concours dédié pour les jeunes marocains, au Maroc et à l’étranger est une première. L’architecture au Maroc a des spécificités qui lui sont propres, malgré toute la diversité du pays aux régions du littoral maritime, océanique et méditerranéen, aux régions montagneuses, allant des zones colinéaires aux zones enneigées toute l’année, des plaines fertiles aux zones désertiques…
Le Maroc garde aussi le témoignage des cités antiques, et renferme des médinas encore vibrantes de vie, des villages construits avec des matériaux locaux pour lequel le savoir-faire existe encore, et tous ces tissus interpellent car ils définissent des microcosmes de villes exprimant des valeurs de cohésion, du politique, du social et de l’art. A travers les murs, on peut lire des réponses aux grands défis de demain, que cela soit la maison à cour, ou la maison en terre et en pierre, comme pour la distribution spatiale poétique qu’offre chaque type de maison.
Et l’identité marocaine, sa culture, transparaît à travers l’architecture, avec les valeurs qui en émanent. A titre d’exemple, un espace qui compose essentiellement la maison marocaine est ce fameux salon marocain, dont la taille et la forme diffèrent, mais qui exprime un espace toujours prêt à accueillir les invités à n’importe quel moment de la journée, pour un verre de thé, pour un repas, ou pour passer la nuit; cela est donc un espace qui exprime la valeur de l’hospitalité marocaine, comme d’ailleurs le takat dans les zones montagneuses, qui définit  le feu, la cuisine  mais aussi le foyer avec ses valeurs fraternelles.


Ces générations devraient être imprégnées de ces valeurs et les projeter dans le futur, libre à eux de revenir au passé, de le continuer ou de le remettre en cause, tout le débat est là !

Hanae Bekkari


L’architecture est la discipline, par excellence, pour laquelle l’expression,  » le talent n’attend point le nombre des années « , revêt toute sa dimension.
L’imagination fertile, la créativité, avec la recherche de la concrétisation des rêves, la recherche d’une technicité, de matériaux et comme destinée l’Homme dans toute sa grandeur. L’architecte est à la recherche de solutions pour trouver le confort à l’échelle de la ville, dans les équipements structurants, dans les différentes composantes de la ville citadine, comme dans le monde rural, pour répondre aux maux sociaux et formuler des réponses spatiales palpables.

La compétition n’exige pas des projets faits à la hâte, ce sont des projets réalisés, mais longuement réfléchis. Nous aurons donc un grand éventail de projet, avec des architectes entre 24 et 45 ans,  certains sont fraichement diplômés, alors que d’autres atteignent les 20 années d’expérience. 
Les productions et compétences marocaines sont méconnues du grand public. Ici, elles seront mises en avant, pour décomplexer les structures qui font encore appel aux étrangers dès qu’il s’agit d’un projet important, cela permettra aux jeunes de prendre confiance en eux avant tout et permettra de les valoriser, et c’est un grand défi que lance le groupe Archimedia.

Ce concours revêt la forme d’une foire de projets qui suscitent un intérêt dans les réponses apportées dans les divers domaines, cela servira de support pour débattre des approches pour chaque type de projet, sachant que les problématiques sont relevées à l’échelle internationale, et selon les spécificités locales.

Je suis certaine que l’architecte marocain doit être écouté pour les valeurs qu’il transporte, c’est un architecte qui s’exporte aussi, on le retrouve participant à de grands projets internationaux, parfois dans l’ombre de grands cabinets et il est temps de faire valoir ses capacités et ses créations qui sont, sans aucun doute, des réponses aux grandes problématiques de demain ».

Pourquoi avez-vous accepté la proposition des organisateurs de faire partie des membres du jury

H.B : « Être membre du jury me permettrait de voir une grande diversité de projets réalisés par des marocains. J’habite à Tanger où j’exerce en tant qu’architecte engagée à travers mes projets et mes activités associatives qui vont dans le sens de l’amélioration du cadre bâti et dans la réconciliation des usagers avec la ville, mon passé est porteur de tout un état d’esprit car j’ai été orientée très tôt par ma famille dans l’amour du pays et dans le sens de l’engagement. Puis l’enseignement au Maroc dont j’ai bénéficié à l’ENA allait me propulser dans un monde passionnant à la quête d’une architecture spécifiquement marocaine.  Mes stages ont aussi été déterminants et formateurs, que cela soit dans les médinas, ma participation durant plusieurs années  au sein d’une équipe pluridisciplinaire, dans le Haut Atlas, avec l’Unicef et le PNUD, tout cela a été déterminant pour moi.
Des architectes marocains m’ont servi de modèles dans l’exercice de ma fonction, Jean-François Zevaco  et  Fouad Beqqali, qui m’ont encouragé à plonger dans le monde fascinant de l’exercice du métier. Actuellement, mes projets sont très diversifiés, tout en gardant mon engagement bénévole pour lequel je suis assignée en faveur de la ville et des citoyens.

J’espère que mon profil complétera les autres membres du jury pour un concours original qui invite non pas à établir dans l’urgence un projet adéquat, mais plutôt à recueillir des projets bien réfléchis. Ce qui nous donnera l’occasion d’analyser des projets d’architecture conçus  par des marocains et faire émerger les fondements d’une architecture marocaine pour le monde de demain.

La critique architecturale relève d’un vocabulaire particulier, qui conjugue plusieurs sciences et domaines de l’art. Pour ce concours, la complexité d’approche est telle, que le groupe Archimedia a fait fédérer des structures nationales et internationales, pour enrichir le débat, avec notamment les ministères de l’habitat, de la culture, les écoles d’architecture, nationales et internationales, l’Unesco, ainsi que l’ordre national des architectes qui gère tous les problèmes auxquels sont confrontés les architectes dans l’exercice de leur métier.

Ainsi, Archimedia contribue à travers cet événement et cette organisation à montrer la complexité d’approche de la critique architecturale, tout en proposant une plateforme pour le recueil de réponses intelligentes aux interrogations soulevées par les villes de demain, en tout cas, le débat s’annonce passionnant ».

Propos recueillis par La Rédaction

Pour plus d’informations sur les Young Moroccan Architecture Awards, rendez-vous sur : www.ymaa.ma

Heureux, les joyaux architecturaux !

Heureux, les joyaux architecturaux ! 1080 1080 YMAA

Les  inscriptions des Young Moroccan Architecture Awards (YMAA) se poursuivent jusqu’au 20 septembre 2020

Les  inscriptions des Young Moroccan Architecture Awards (YMAA) se poursuivent jusqu’au 20 septembre 2020 1920 1080 YMAA

Casablanca le 10 septembre 2020 – A l’aube du 21ème  siècle, la pratique architecturale au Maroc est en train de connaître un tournant décisif. Une frange de plus en plus importante de la population fait appels aux services des architectes que ce soit pour la conception de leur domicile privé, le siège de leur société ou encore pour l’aménagement de leurs commerces ou de leur cabinet médical.


Plus que jamais, les architectes sont aux premières loges pour intéresser les chalands à fréquenter les centres commerciaux, les touristes à passer leurs vacances dans les hôtels et autres resorts, les gourmets à fréquenter des restaurants où le confort et l’esthétique sont aussi importants que la gastronomie, les investisseurs à rénover les édifices patrimoniaux…etc.

Par ailleurs l’ouverture de nouvelles écoles publiques et privées nationales d’architecture a été suivie par un engouement vers cette carrière et une meilleure reconnaissance de ce métier auprès de la population.

Conséquence : la typologie de la population des architectes connaît actuellement un changement important avec une diminution de l’âge moyen des praticiens puisque, chaque année, des centaines de jeunes lauréats intègrent le marché du travail.

Aujourd’hui, il est nécessaire d’honorer ces praticiens, de stimuler leur créativité, de reconnaître les particularités et centres d’intérêt de chacun, mais également de donner aux plus talentueux la reconnaissance nationale et internationale qu’ils méritent.

C’est pourquoi le groupe Archimedia, fort de ses vingt ans d’expérience et d’engagement permanent envers les architectes, a décidé de lancer les Young Moroccan Architecture Awards, YMAA afin de reconnaître l’excellence des pratiques architecturales au Maroc.

La fête de la créativité est lancée, elle permettra à des centaines de jeunes architectes de moins de 45 ans de faire connaitre à un large public, via les médias nationaux et internationaux, les projets innovants qu’ils ont conçus, intéresser de nouveaux clients et marquer ainsi les tendances.

Ainsi les architectes les plus méritants recevront des Awards dans un éventail de 32 catégories et 3 distinctions. Deux prix récompenseront les PFE des étudiants marocains en fin de cursus universitaire dans les écoles architecture nationales comme étrangères.

Le jury présidé par un architecte de renom, Taoufik El Oufir, sera composé d’éminents autres professionnels aussi bien du Maroc que d’Italie ou de France. Christian de Portzamparc, architecte du grand théâtre de Casablanca sera l’invité d’honneur du jury.

Les inscriptions sont désormais ouvertes jusqu’au 20 septembre 2020 sur le site internet www.ymaa.ma


Interview avec Taoufik El Oufir, Architecte, Président des YMAA 2022

Interview avec Taoufik El Oufir, Architecte, Président des YMAA 2022 737 503 YMAA

Depuis trente-cinq ans, Taoufik El Oufir creuse un sillon respectueux de l’héritage national pour y semer des architectures contemporaines. Architecte moderne, optant pour des espaces de liberté créative il est ouvert aux expériences urbaines, architecturales et artistiques. Il a accepté de présider le premier jury international des YMAA, Young Moroccan Architecture Awards.

« Cette compétition, qui est une première en Afrique, est un grand hommage à la production architecturale marocaine »

Taoufik El Oufir

Que vous suggère cette initiative des Young Moroccan Architecture Awards, YMAA ?

Taoufik El Oufir : « Cette compétition, qui est une première en Afrique, est un grand hommage à la production architecturale marocaine car elle mettra en valeur la réalisation d’une œuvre par les jeunes architectes de moins de 45 ans comme elle mettra également en exergue les projets de fins d’études des futurs jeunes architectes.
Le côté positif de cette initiative est le fait d’encourager « la créativité » reconnaissable dans les projets présentés par les jeunes architectes et les faire connaitre à un large public, via les médias et les réseaux sociaux, une façon de les récompenser et valoriser leur potentiel caché.
Pour les jeunes lauréats, c’est une opportunité de les motiver et booster leur carrière. Ils pourront mentionner cette compétition dans leur CV qui, j’espère, leur ouvrira à bras ouvert le monde du travail ».

Vous êtes un des architectes talentueux qui ont marqué l’espace architectural marocain, pensez-vous que la jeune relève architecturale est là ?

T.E.O : « Evidemment que la relève est là. Ces jeunes architectes ont la plupart du temps effectué des stages dans des cabinets de grande renommée pendant leur cursus scolaire. Personnellement j’ai toujours ouvert mon agence aux étudiants car je considère que mon bureau n’est pas fait uniquement pour exercer une bonne architecture valorisant mon pays mais de transmettre également un savoir-faire de qualité et une culture architecturale au profit des générations futures. Ceci m’a déjà permis de sentir de plus près un grand talent, une ambition farouche et des idées débordantes de créativité chez de jeunes architectes dont je suis infiniment fier.
Le savoir acquis durant ces mois de travail leur permet une fois diplômés de s’intégrer facilement et parfaitement dans le monde du travail avec une grande richesse d’expérience leur permettant d’inscrire, à leur tour, leur projet dans le patrimoine de demain.
L’architecture, aujourd’hui, a muté.  A part la maitrise du métier (conception, créativité et respect des règles générales de l’architecture), le jeune architecte doit également porter la lourde charge de responsabilité de son œuvre et relever les défis nombreux qu’il ou qu’elle rencontrera durant sa vie professionnelle »

Vous êtes le premier président de jury des YMAA, un rendez-vous qui va devenir bi annuel; quelles qualités doivent porter les projets pour être éligibles aux premières nominations ?

T.E.O : « Tout d’abord cela m’honore d’être le premier président de ce jury et je vous en remercie. Le projet, pour qu’il soit éligible aux premières nominations, doit réunir à la fois de la création artistique et du raisonnement scientifique. Le jury voudra connaitre d’abord la philosophie de pensée du projet, la technique utilisée et si la réalisation a laissé une empreinte indélébile dans le paysage urbain. D’une idée abstraite au départ, le jeune architecte devra avoir fait naître un projet ambitieux qui sera s’inscrit dans le patrimoine marocain.

De plus, je considère que la réussite d’un projet architectural est intimement liée  au respect de l’environnement ceci passe absolument par l’intégration des divers procédés de développement durable dans toute les phases de conception du projet, que j’espère retrouver  dans la production architecturale qu’on aura l’honneur d’examiner. Et je ne vous cache pas en tant que militant de l’intégration de la durabilité  en architecture  j’estime que ça aura un grand impact quant à l’évaluation des projets ».

Propos recueillis par La Rédaction

Pour plus d’informations sur les Young Moroccan Architecture Awards, rendez-vous sur : www.ymaa.ma

Lancement des inscriptions des Young Moroccan Architecture Awards (YMAA) pour récompenser la créativité des jeunes architectes marocains

Lancement des inscriptions des Young Moroccan Architecture Awards (YMAA) pour récompenser la créativité des jeunes architectes marocains 1920 1080 YMAA

Casablanca le 6 aout 2020 – A l’aube du 21ème  siècle, la pratique architecturale au Maroc est en train de connaître un tournant décisif. Une frange de plus en plus importante de la population fait appels aux services des architectes que ce soit pour la conception de leur domicile privé, le siège de leur société ou encore pour l’aménagement de leurs commerces ou de leur cabinet médical.


Plus que jamais, les architectes sont aux premières loges pour intéresser les chalands à fréquenter les centres commerciaux, les touristes à passer leurs vacances dans les hôtels et autres resorts, les gourmets à fréquenter des restaurants où le confort et l’esthétique sont aussi importants que la gastronomie, les investisseurs à rénover les édifices patrimoniaux…etc.

Par ailleurs l’ouverture de nouvelles écoles publiques et privées nationales d’architecture a été suivie par un engouement vers cette carrière et une meilleure reconnaissance de ce métier auprès de la population.

Conséquence : la typologie de la population des architectes connaît actuellement un changement important avec une diminution de l’âge moyen des praticiens puisque, chaque année, des centaines de jeunes lauréats intègrent le marché du travail.

Aujourd’hui, il est nécessaire d’honorer ces praticiens, de stimuler leur créativité, de reconnaître les particularités et centres d’intérêt de chacun, mais également de donner aux plus talentueux la reconnaissance nationale et internationale qu’ils méritent.

C’est pourquoi le groupe Archimedia, fort de ses vingt ans d’expérience et d’engagement permanent envers les architectes, a décidé de lancer les Young Moroccan Architecture Awards, YMAA afin de reconnaître l’excellence des pratiques architecturales au Maroc.

La fête de la créativité est lancée, elle permettra à des centaines de jeunes architectes de moins de 45 ans de faire connaitre à un large public, via les médias nationaux et internationaux, les projets innovants qu’ils ont conçus, intéresser de nouveaux clients et marquer ainsi les tendances.

Ainsi les architectes les plus méritants recevront des Awards dans un éventail de 32 catégories et 3 distinctions. Deux prix récompenseront les PFE des étudiants marocains en fin de cursus universitaire dans les écoles architecture nationales comme étrangères.

Le jury présidé par un architecte de renom, Taoufik El Oufir, sera composé d’éminents autres professionnels aussi bien du Maroc que d’Italie ou de France. Christian de Portzamparc, architecte du grand théâtre de Casablanca sera l’invité d’honneur du jury.

Les inscriptions sont désormais ouvertes à partir du 6 aout 2020 sur le site internet des Young Moroccan Architecture Awards www.ymaa.ma


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