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L’ange gardien de l’architecture s’en est allé

L’ange gardien de l’architecture s’en est allé 1080 1080 YMAA

Pionnier de la presse spécialisée du bâtiment au Maroc et en Afrique, explorateur acharné du monde de l’architecture, tisseur bienveillant des liens au sein de la profession et du secteur, il est retourné chez notre Créateur, le 13 juin 2024. Le sourire éternel de Fouad Akalay, expression intense de ses nobles qualités, imprimera à jamais son œuvre, autant que l’architecture contemporaine dans notre pays.      


Il nous a quittés en cette terrible année 2024 que nous vivons ici-bas, parti pour la grande Rencontre avec le Très-Haut Tout-Puissant, pour l’Heureuse Eternité Céleste qu’il a tout pour mériter Inchallah. Son sourire perpétuel et sincère, expression intense de sa personnalité, recelait aussi dans son éclat quelque étincelle subtile du rendez-vous paradisiaque. Y repenser atténue la tristesse de son absence et console. Je voudrais évoquer ne serait-ce que l’une de ses dernières attitudes, en sa dernière année de vie, alors qu’il se trouvait dans un état d’extrême fragilité. On lui téléphone en ignorant complètement qu’il ait pu avoir le moindre souci de santé et qu’il était en train de traverser une dure épreuve. Il décroche le GSM presqu’instantanément, on demande son avis pour l’achat d’un appartement, sa localisation, … Il donne toutes les informations, tous les conseils nécessaires, avec son enthousiasme et sa gentillesse habituels, en exprimant sa joie et ses félicitations pour cette future acquisition. Puis, il révèle qu’il est en clinique, vient de subir une opération, juste la veille ; greffe de rein donné par sa noble épouse qu’il aimait tant, hospitalisée en ce moment même près de lui. Il annonce tout cela avec une simplicité désarmante, le sourire transparaissant dans la voix, dédramatisant la situation et rassurant que tout s’était très bien passé… Quelle est cette sagesse, cette confiance en Dieu, cette bonté infinie d’avoir répondu au téléphone et prodigué tous ces conseils en un tel moment ?! Tout cela, c’est bien lui, Fouad Akalay. Cette conversation téléphonique témoignerait à elle seule de plusieurs aspects de sa personnalité extraordinaire.

Sagesse et bonté certes, accompagnées d’une grande humilité, d’une formidable sympathie, de générosité d’âme et d’élégance d’esprit, d’un sens élevé et intense de l’amitié qui peut aller jusqu’à l’abnégation. Une de ses proches me disait le jour de ses funérailles que lors de leurs voyages de vacances organisés en groupes d’amis, couples et enfants, Fouad veillait tout le temps à contenter les caprices de chacun, à rendre le voyage des plus agréables et joyeux. En dehors des vacances, sa compagnie et sa présence étaient toujours aussi rayonnantes. Toujours à l’écoute de ses amis ou simplement des gens qu’il apprécie, de leurs problèmes, de leurs projets, prêt à les soutenir, leur rendre service, les conseiller. Même derrière son bureau et submergé de travail, assailli d’appels téléphoniques ou d’irruptions de collaborateurs, il ne réprimait jamais son empathie, tout en demeurant rigoureux et organisé. Ses qualités, ses valeurs et son humanisme illuminaient son intelligence, son intellect et sa culture. Il était passionné par son métier qu’il nourrissait incessamment de son dynamisme et de sa créativité. Il a accompli brillamment sa mission, dans l’honnêteté et la transparence, la joie de vivre, de travailler, de procurer le bonheur et l’harmonie à sa famille qui était au centre de sa vie.

BIFURCATION INÉDITE

Natif de Casablanca en 1958, sa ville d’origine familiale est Tanger. Le pittoresque et la poésie de cette cité lui auraient peut-être transmis sa fibre artistique, son esthétisme, son ouverture sur le monde. Diplômé de l’Académie Royale des Beaux-Arts Victor Horta de Bruxelles, il occupa de grands postes dès son retour au pays en 1984, tels que la direction technique de la SMECC (Société Marocaine des Entreprises Cantaverena et Chisari) ou celle de Readymix Corporation Group, multinationale dans l’industrie du béton. Puis il défie tout parcours classique et enclenche une bifurcation inédite, très originale dans le pays. Il prit donc un sentier inconnu qu’il se mit vaillamment à défricher, aventure périlleuse à bien des égards, surtout financièrement. C’est alors qu’en 2000 il fonde le groupe Archimedia, en association avec Salma Zerhouni, autre figure éminente de l’architecture et de la culture au Maroc. Bien que les métiers de la presse soient coûteux et difficilement lucratifs, Archimedia ne tarde pas à devenir le premier et unique groupe de presse spécialisée dans les métiers du bâtiment au Maroc et sur le continent.

Le groupe comprend quatre supports mensuels, Architecture du Maroc, belle revue marquée par son caractère artistique qui deviendra par la suite A+E Magazine (Architecture + Environnement), ainsi que Chantiers du Maroc, Clefs en Mains et l’Officiel de l’Immobilier d’Entreprise, qui livrent tous les projets et plans architecturaux du pays avec toutes leurs spécificités techniques, ainsi que la conjoncture économique du secteur.

Cette orientation atypique dans la trajectoire de Fouad fut avantageuse pour toute la profession, pour tous ses collègues, tout comme pour l’architecture elle-même et le paysage architectural marocain. Par ses recherches inlassables, ses multiples voyages, sa curiosité intellectuelle inépuisable, sa culture enrichie en permanence, les articles de réflexion et d’analyse et autres interviews proposés dans ses   publications, que ce soit de sa propre plume ou de celles de nombreux architectes et intellectuels auxquels ses revues donnaient tribune libre, il ne cessait d’explorer en profondeur l’architecture elle-même en tant que science, expression artistique et civilisationnelle, art de vivre, créations et édifications devant être en dialogue constant avec la société, avec l’époque, avec le développement du pays. Il a dans cette optique largement contribué à la valorisation du métier de l’architecture et surtout de son caractère pleinement artistique, autant qu’à la sensibilisation et à l’éveil des consciences pour l’épanouissement et l’évolution de l’architecture contemporaine au sein de notre pays. Il avait par ailleurs un intérêt soutenu pour l’architecture traditionnelle en tant que patrimoine, ainsi que pour l’artisanat et ses possibilités de modernisation. Par tout ce travail dont il se fit pionnier et maître, il conféra une nouvelle dimension à la ville et à la vie citadine elles-mêmes.

 Les revues spécialisées du Groupe Archimedia offrent une mine d’informations précieuses, d’idées, de connaissance, à tous les architectes. Mais encore, en parallèle à ces publications sont organisés par le Groupe tout au long de l’année, des salons, forums et autres conférences-débats, tout un programme événementiel toujours aussi édifiant que convivial, qui favorise la rencontre régulière des professionnels dans une belle ambiance, leur amitié et leur solidarité, la naissance éventuelle de nouveaux projets.

Fouad Akalay lègue tout cela à la fois, à l’architecture et aux professionnels nationaux, avec son éternel sourire, sa fidèle et sincère amitié. Sa fille Fatima-Zahra Akalay, joliment appelée Frou, reprend le flambeau de cette magnifique odyssée, avec les mêmes compétences, les mêmes dévouement et patriotisme, le même charme que son père.

 Cher Fouad, très cher ami, tu nous manqueras énormément. Que ton âme repose dans la Paix, la Miséricorde et la Satisfaction Divines, au voisinage, par la Volonté Divine, de notre Prophète Très Aimé, Prières et Salut Divins pour Lui.

Bouchra Lahbabi


Témoignage de Ghita Skalli: Rendre hommage à Fouad, c’est voir le monde avec ses yeux

Témoignage de Ghita Skalli: Rendre hommage à Fouad, c’est voir le monde avec ses yeux 1939 2560 YMAA

Rendre hommage à Fouad, c’est voir le monde avec les yeux de Fouad.


Le monde de Fouad, il l’a bâti sur sa foi entêtée en la capacité des choses et, des gens, à devenir ce qu’ils voudraient réellement devenir.

Le monde de Fouad, c’est un monde de potentiels, où le plus important n’est pas de les réaliser (ces potentiels), mais d’abord d’y croire.

Ce monde, Fouad l’a voulu ouvrir sur ce qui pourrait être là sans l’être encore, un monde ouvert sur le futur.

Et c’est exactement pour cette raison que ce soir, je ne vais pas parler de Fouad au passé.

Lorsque nous vivons la vie comme Fouad, nous ne partons pas : la tendre malice de son regard, questionnant silencieusement nos ombres, nous rappelle, quand nous en avons besoin, que le doute est humain, et même salvateur.

Lorsque nous vivons la vie comme Fouad, nous ne partons pas : l’espoir éveillé dans les consciences continue à défier les limites de ce que l’on nous dit être impossible.

Lorsque nous vivons la vie comme Fouad, nous ne partons pas : lorsqu’on sait faire de sa douceur une arme redoutable, c’est tous les doux de la terre qui se relèvent pour applaudir.

Lorsque nous vivons la vie comme Fouad, nous ne partons pas : car nul ne peut endormir une génération d’architectes à qui l’on a permis de rêver.  

Lorsque nous vivons la vie comme Fouad, nous ne partons pas : les pionniers nous ouvrent le chemin pour que nous portions leur rêve à destination.

Lorsque nous vivons la vie comme Fouad, nous ne partons pas : sa vision pour une architecture marocaine fière, nous la portons déjà tous en nous.

Nous ne partons pas, car une fois les esprits ouverts, ils ne se referment jamais.

Alors pour toute cette vie vécue, je te le dis, Fouad, tu n’es pas parti.

Ghita Skalli, architecte.


Témoignage de Pierre lallemand : Fouad Akalay, mon ami au-delà de la Méditerranée

Témoignage de Pierre lallemand : Fouad Akalay, mon ami au-delà de la Méditerranée 531 394 YMAA


À mon ami, au-delà de la Méditerranée, qui, comme vous, j’ai eu le privilège et le bonheur de rencontrer : un homme épris de rigueur, de respect et de liberté.

Anticipant le présent avec une élégance rare, doté de cette capacité unique à percevoir la beauté en toute chose.

Nous sommes tous si singuliers, si différents, et pourtant tous unis par cet attachement commun à Fouad.

Il était multiple, il était unique.

Exercice difficile où les mots ne sont que des murmures… À qui s’adressent-ils et quel en est le sens ? Si ce n’est d’éveiller en nous à la fois le bonheur de ce que nous avons partagé durant nos cinq années d’études, et la douleur de savoir qu’il n’y en aura plus d’autres.

À chaque rencontre, ou lors de nos trop rares appels téléphoniques, l’affection et la connivence n’ont jamais été altérées par le temps.

Cette complicité profonde est restée intacte, et c’est justement la raison pour laquelle ces mots sont empreints de douleur, de cette absence… Je n’aurai plus le plaisir de voir s’afficher un numéro commençant par le 212 sur mon écran.

Il se déplaçait dans ce monde qu’il appréhendait avec intimité, acuité et intuition, animé par une intelligence à la fois affective et académique. Il portait en lui les valeurs humanistes les plus élevées.

Il est difficile de partager ici mes sentiments. Tous ces mots et ces gestes qui ne seront plus, sont désormais figés à jamais dans notre mémoire comme un privilège.

Pierre Lallemand, architecte.


Témoignage de Mohamed Fikri Benabdellah : « Feu Fouad Akalay, l’artisan patriote de la mémoire architecturale du Maroc ».

Témoignage de Mohamed Fikri Benabdellah : « Feu Fouad Akalay, l’artisan patriote de la mémoire architecturale du Maroc ». 2480 2480 YMAA

Dans cet hommage émouvant, Mohamed Fikri Benabdellah, architecte, rend hommage à son ami et confrère Fouad Akalay, récemment disparu. Saluant son immense contribution à l’architecture marocaine et à la mémoire contemporaine du pays, il rappelle le rôle crucial de Fouad Akalay dans la promotion des jeunes talents et l’importance de ses publications à travers les années. Il appelle également l’ensemble de la profession à perpétuer son héritage en documentant et en partageant leurs propres travaux, soulignant ainsi l’impact durable qu’a eu Fouad Akalay sur l’architecture et l’histoire du patrimoine marocain.


« Aujourd’hui disparaît Fouad Akalay, éminent architecte et penseur, éminent militant mais aussi éminent chercheur et acteur de la mémoire contemporaine du pays et finalement, pour se faire, architecte aimé et pionnier du journalisme architectural au Maroc. Grâce à son action menée depuis plus d’un quart de siècle à travers l’édition des revues d’architecture du Maroc, Fouad Akalay, toute son équipe, sa fille et partenaire Frou Akalay, son épouse, toute sa famille ainsi que tout le corps professionnel attestent aujourd’hui de l’importance de son action au bénéfice de l’architecture ; au bénéfice de l’inventaire national, puisque que l’architecture est un vecteur de mémoire essentielle. Il aura, pendant des dizaines d’années, traqué les architectes à travers leur production, leur travail dans différents domaines tels que l’hospitalier, l’aéroportuaire, le résidentiel et toute forme de bâtiments où se traduisent et s’élaborent les activités humaines, de quelque sorte qu’elles soient.

À Fouad Akalay, nous devons une énorme dette. Il est reconnu que les architectes, même s’ils travaillent généralement beaucoup dans un métier difficile, savent que Fouad Akalay n’a eu de cesse de questionner le temps, de questionner le patrimoine, de questionner la jeunesse, aujourd’hui plus qu’hier. Fouad Akalay est aussi le fondateur des YMAA (Young Moroccan Architecture Awards), où il a recherché, dans le moindre recoin, la qualité de nos jeunes architectes, ceux qui porteront l’avenir et qui traduisent déjà dans le paysage de nos villes, de nos campagnes, de nos faubourgs, de belles réalisations qui honorent notre pays.

L’architecture sera, parce qu’elle est jeune aujourd’hui, et je crois que Fouad Akalay a compris cette dimension, et grâce à cela, je crois qu’aujourd’hui, Fouad Akalay part probablement l’âme sereine. Il part avec le sentiment du devoir accompli, un devoir patriotique, parce que le journalisme et l’édition sont souvent des métiers ingrats. Je souhaite que Frou, sa fille, lui succède avec le même brio, la même fougue, la même ardeur militante et je suis convaincu qu’elle n’osera pas autrement.

Je suis certain que la profession, dans toutes ses composantes, mesurera la disparition de Fouad Akalay et la place qu’il laisse à combler avec sa disparition. Je les invite, je les conjure d’éditer, d’authentifier, d’écrire sur leurs propres productions. Les architectes savent dessiner, savent construire, mais ils publient trop rarement et je pense que si chacun d’entre nous prend à cœur de réaliser cette bravoure, de réaliser ce devoir professionnel essentiel, ce sera probablement le meilleur souvenir, le meilleur tribut à la mémoire de Fouad Akalay. Rahimahu Allah ! »


Partenariat YMAA : Astral, un acteur clé de la créativité

Partenariat YMAA : Astral, un acteur clé de la créativité 1080 1080 YMAA

Dans le cadre de son partenariat avec les Young Moroccan Architecture Awards (YMAA), Astral réaffirme son engagement envers la créativité et l’innovation dans le secteur de la peinture et de la décoration ; en tant que sponsor de la 2ème édition des YMAA.

Mohamed Moustaid, directeur Prescription d’Astral, nous parle de l’impact de ce partenariat sur les jeunes architectes marocains et de la manière dont les solutions de couleur d’Astral influencent le design et l’architecture des projets.

Comment ce partenariat avec les YMAA reflète-t-il l’engagement d’Astral en matière de créativité ?

Mohamed Moustaid : Ce partenariat avec les Young Marocain Architecture Awards (YMAA) témoigne de l’engagement d’Astral à promouvoir la créativité et l’innovation dans le secteur de la peinture et de la décoration. En accompagnant les jeunes architectes, Astral leur fournit non seulement des solutions techniques avancées, mais également un accès aux dernières tendances en matière de couleurs et d’aspects décoratifs. Ce soutien permet aux architectes d’intégrer ces innovations dans leurs projets, renforçant ainsi leur capacité à concevoir des espaces à la fois esthétiques.

Quel impact Astral espère avoir sur les projets des jeunes architectes marocains ?

M. M. : Nous aspirons à devenir une référence incontournable dans le domaine de la peinture, afin que les jeunes architectes marocains aient pleine confiance en la qualité de nos produits et services, et qu’ils nous consultent régulièrement pour s’associer à leurs projets.

Comment les solutions de couleur d’Astral influencent-elles le design architectural ?

M. M. : Nous leur offrons des tendances de couleurs dont ils peuvent s’inspirer, en adaptant nos produits à leurs idées architecturales, que ce soit en termes d’aspects ou de nuances. Grâce à notre innovation constante et à notre expertise en décoration, nous proposons aux architectes un large éventail de solutions de haute qualité dans le domaine de la peinture.

Quelle est la vision d’Astral pour l’avenir dans le domaine de la peinture et de la décoration ?

M. M. : Informer et sensibiliser sur l’importance de la peinture dans notre bien-être, tout en éduquant les différents donneurs d’ordre sur le respect de l’environnement. Nous leur proposons des produits de haute qualité, écologiques et respectueux des normes environnementales.

Quels sont les objectifs futurs du groupe Astral en termes de croissance et d’innovation ?

M. M. : Accompagner les architectes dans les grands projets liés à l’organisation de la Coupe d’Afrique et de la Coupe du Monde, en misant fortement sur ces initiatives d’envergure dans les secteurs des infrastructures, de l’hôtellerie, des hôpitaux, des universités, ainsi que des logements de moyen et haut standing, afin de développer davantage notre activité.

Et si vous proposez 3 couleurs qui reflètent l’architecture de Casablanca ?

M. M. : Je dirais : Blanc – Bleu clair – Gris clair

Propos recueillis par Yasmina Hamdi

Leadership et innovation : interview avec Saad Bakr, directeur général de CASAVIGILANCE sur la Sécurité Incendie au Maroc

Leadership et innovation : interview avec Saad Bakr, directeur général de CASAVIGILANCE sur la Sécurité Incendie au Maroc 1080 1080 YMAA

CASAVIGILANCE, leader marocain de la sécurité incendie depuis 1998, dirigé par Saad Bakr, officier supérieur de la Protection Civile Marocaine, excelle dans l’ingénierie, la formation, et la surveillance. Agréé par des entités prestigieuses, l’entreprise se distingue par sa grande qualité de service. Nous avons échangé avec Saad Bakr, directeur général, pour comprendre le rôle crucial de CASAVIGILANCE et ses ambitions futures dans le domaine de la sécurité incendie au Maroc.

CASAVIGILANCE a été créée par votre père, pionner marocain de la sécurité incendie et qui vous a cédé le flambeau. Pouvez-vous nous parler d’abord de son parcours ?

« Mon père, véritable visionnaire, a consacré sa vie à la sécurité incendie au Maroc. Pionnier dans le domaine, il a fondé CASAVIGILANCE en 1998 avec la conviction que la sécurité était une priorité. Son parcours a été marqué par des succès significatifs, établissant solidement CASAVIGILANCE comme leader dans ce secteur ».

Comment l’héritage de Saad Mohammed, le fondateur et ex Colonel de la Protection Civile Marocaine, a-t-il influencé votre vision et votre engagement envers Casavigilance ?

« L’héritage de Saad Mohammed, fondateur et ex-colonel de la Protection Civile Marocaine, a profondément influencé ma vision et mon engagement envers CASAVIGILANCE. Son expertise inégalée et son dévouement à la sécurité incendie ont créé un précédent solide que je m’efforce de maintenir. L’engagement envers l’excellence, la rigueur opérationnelle et la volonté de répondre aux normes les plus élevées en matière de sécurité ont été des valeurs fondamentales transmises, guidant notre mission continue chez CASAVIGILANCE ».

Pourriez-vous partager avec nous comment l’héritage de Saad Mohammed a contribué à façonner les valeurs et les principes fondamentaux de Casavigilance sous votre direction en tant que directeur général ?

« En effet, chez CASAVIGILANCE, nous nous efforçons de maintenir ces valeurs, en mettant l’accent sur la qualité des services, la formation continue, et l’innovation dans le domaine de la sécurité incendie, tout en honorant l’héritage qui nous a été légué ».

Quand avez-vous repris les rênes de CASAVIGILANCE et comment s’est-il déroulé ?

« J’ai eu le privilège de prendre la direction de CASAVIGILANCE, il y a quelques années, lorsque mon père a décidé de me confier la responsabilité de poursuivre son héritage. La transition a été progressive, s’inscrivant dans la continuité des valeurs et de l’engagement de l’entreprise envers l’excellence ».

En tant que bureau d’étude spécialisé en sécurité incendie, quelles sont les principales missions de CASAVIGILANCE et comment l’entreprise contribue-t-elle à renforcer la sécurité dans divers secteurs au Maroc ?

« CASAVIGILANCE excelle dans l’ingénierie Sécurité Incendie, la formation et la surveillance dédiées à la sécurité incendie. Nos principales missions incluent la conception de solutions innovantes, la formation du personnel et la fourniture de services de surveillance spécialisée. Nous contribuons ainsi à renforcer la sécurité dans divers secteurs tels que les entreprises, les institutions publiques et les infrastructures critiques ».

Vous avez aussi d’autres sociétés du groupe qui officient dans la sécurité, pouvez-vous nous en parler de ce qu’elles font exactement ?

« En effet, notre groupe comprend d’autres entités spécialisées dans différents aspects de la sécurité, telles que le contrôle réglementaire incendie (CRI), la sécurité des personnes (SSIAP) et d’autres solutions adaptées aux besoins spécifiques de nos clients ».

Pouvez-vous nous expliquer le rôle spécifique de CASAVIGILANCE en tant qu’entité gérée par un officier supérieur de la Protection Civile Marocaine, et comment cette expertise se traduit-elle dans les services offerts par l’entreprise ?

« Le fait d’être dirigé par un officier supérieur de la Protection Civile Marocaine confère à CASAVIGILANCE une expertise inégalée. Cette expérience se traduit dans la qualité de nos services, car nous mettons en œuvre les meilleures pratiques de la profession, des normes de sécurité strictes et une connaissance approfondie des procédures opérationnelles ».

En tant que leader de la sécurité incendie au Maroc depuis 1998, quelles ont été les évolutions majeures dans le domaine de la sécurité incendie que vous avez observées, et comment CASAVIGILANCE s’adapte-t-elle à ces changements ?

« Au fil des ans, nous avons observé une prise de conscience croissante de l’importance de la sécurité incendie. Les avancées technologiques et les normes réglementaires ont évolué, et CASAVIGILANCE s’adapte continuellement en investissant dans la formation, la recherche et le développement pour rester à la pointe des dernières innovations et normes ».

Quel rapport entretenez-vous avec les architectes du secteur privé qui font appels à vos services ?

« Nous entretenons des relations étroites avec les architectes du secteur privé, collaborant de près avec eux pour intégrer des solutions de sécurité incendie efficaces dans leurs conceptions. Notre approche collaborative garantit une intégration optimale de la sécurité dès la conception des projets ».

En tant qu’entreprise agréée par la Protection Civile, SCR, CNPP, FMSAR, et les assurances AT et RC, comment garantissez-vous la qualité de vos prestations et quelles normes ou régulations régissent vos activités ?

« Nous garantissons la qualité de nos prestations en respectant rigoureusement les normes édictées par la Protection Civile, SCR, CNPP, FMSAR, ainsi que les régulations des assurances AT et RC. Notre conformité aux normes et aux régulations est régulièrement évaluée et attestée par des organismes compétents ».

Comment CASAVIGILANCE envisage-t-elle l’avenir de la sécurité incendie au Maroc, et quelles initiatives prévoyez-vous pour maintenir votre position de leader et continuer à proposer des prestations de qualité dans le domaine de la sécurité incendie ?

« Nous envisageons l’avenir avec ambition, en continuant à investir dans la formation avancée, la recherche et le développement. Notre objectif est de rester à la pointe des dernières technologies et normes pour offrir des solutions de sécurité incendie innovantes. Nous prévoyons également de renforcer nos partenariats stratégiques et d’étendre notre influence régionale pour contribuer de manière significative à la sécurité incendie au Maroc ».

Rencontre avec Youssef Melehi, membre du jury de la 2ème édition des YMAA 2024

Rencontre avec Youssef Melehi, membre du jury de la 2ème édition des YMAA 2024 1536 1536 YMAA

« Notre devoir est de produire une architecture de qualité, liée à son environnement répondant aux besoins et aux aspirations des usagers, et reflétant quelque part notre identité. » – Youssef Melehi 

À l’occasion de la 2ème édition des Young Moroccan Architecture Awards (YMAA) 2024, nous avons rencontré et côtoyé Youssef Melehi, membre du jury et figure importante du paysage architectural marocain. Dans cet entretien, il partage ses réflexions sur l’avenir de l’architecture au Maroc, ses aspirations pour la jeune génération de talents, ainsi que ses conseils précieux pour les candidats de cette édition.

Que représente pour vous les Young Moroccan Architecture Awards ?

Y. M. : Je salue cette initiative et particulièrement cette 2ème édition marquée par la triste disparition de notre regretté Fouad Akalay. Il n’est plus à démontrer que les Young Moroccan Architecture Awards, est un catalyseur en faveur de la créativité architecturale marocaine, et permet aussi de faire découvrir une nouvelle génération de jeunes architectes talentueux. Ceci dit cette reconnaissance ne devrait pas être considérée comme une consécration de l’architecte mais plutôt un encouragement lui permettant d’accéder à de nouveaux horizons dans son parcours professionnel.

Quelles sont vos aspirations pour l’avenir de l’architecture au Maroc, en particulier pour la jeune génération d’architectes ?

Y. M. : La pratique de l’architecte devient de plus en plus contraignante pour les jeunes diplômés, l’accès à la commande est un vrai parcours du combattant, je recommande au jeune architecte de compléter sa formation professionnelle le temps qu’il faut, auprès de ses ainés au Maroc ou ailleurs, et s’armer de toutes les connaissances indispensables pour bien accomplir sa future mission. L’avenir de l’architecture au Maroc que nous voulons rayonnant et reconnu au niveau international ne peut se faire que sur la base de générations nouvelles de jeunes architectes bien formés, compétents, talentueux et audacieux.

Qu’est-ce qui distingue, selon vous, un projet architectural exceptionnel, surtout lorsqu’il s’agit de jeunes talents émergents ?

Y. M. : Un projet architectural exceptionnel, à mon avis devrait être tout d’abord en adéquation avec son milieu et répondre à sa vraie vocation, parallèlement, il doit dégager une sensibilité et une audace remarquable.

En tant que jury, quels conseils donneriez-vous aux jeunes architectes qui aspirent à soumettre leurs projets aux YMAA pour augmenter leurs chances de succès ?

Y. M. : Mon conseil est tout d’abord prendre le temps nécessaire pour bien communiquer son projet, présenter son concept en allant vers l’essentiel, être sélectif par rapport aux éléments graphiques.

L’architecture Marocaine en 1 (ou plusieurs) mots ?

Y. M. : Contextuelle, durable et innovante.

Quel est votre souhait le plus cher pour l’architecture au Maroc ?

Y. M. : Quelle soit en adéquation avec la richesse et la diversité de notre géographie, notre culture et notre mode de vie. Nous constatons, de jour en jour, l’appauvrissement de nos espaces urbains dans les périphéries des villes ainsi que la défiguration des architectures locales en milieu rural. Notre devoir est de produire une architecture de qualité, liée à son environnement répondant aux besoins et aux aspirations des usagers, et reflétant quelque part notre identité.

Quel est le bâtiment qui provoque en vous une émotion ?

Y. M. : La Medersa Benyoussef de Marrakech et l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication à Rabat par Henri Tastemain.

Et dans la peau d’un autre architecte, qui seriez-vous ?

Y. M. : Se mettre dans la peau d’un grand architecte me parait prétentieux. Je pense avoir des affinités avec des architectes tels que : Louis Khan, Hassan Fathi et Rafael Moneo.

Un mot pour feu Fouad Akalay ?

Y. M. : Notre ami et confrère Fouad Akalay, possédait des qualités exceptionnelles tels que la simplicité, la modestie, l’ouverture d’esprit, le grand sens de la communication et un dynamisme sans limites. Avec son esprit prospectifs, Fouad paraissait avancer plus vite que son temps. J’ai pu constater à travers nos conversations amicales et détendues dans mon cabinet que sa grande curiosité, et sa profonde connaissance des défis de l’architecture au Maroc, le plaçait parmi les érudits si n’est pas les mieux informés sur la production urbanistique et architecturale contemporaine dans notre pays. Sa disparition laisse un vide difficile à combler, ceci dit les bases sont là et on ne peut que rester confiants pour assurer la continuité de son projet.

Propos recueillis par Yasmina Hamdi

Lotfi Sekkat, directeur général de CIH Bank

YMAA 2024 : Lotfi Sekkat partage sa vision et les ambitions de CIH BANK

YMAA 2024 : Lotfi Sekkat partage sa vision et les ambitions de CIH BANK 1080 1080 YMAA

En tant que sponsor de l’événement Young Moroccan Architecture Awards (YMAA) 2024, CIH BANK renforce son implication dans le développement du secteur immobilier au Maroc. À travers ce partenariat, la banque souhaite valoriser l’architecture comme vecteur d’innovation et soutenir les jeunes architectes marocains qui façonnent l’avenir urbain du pays. Le président directeur général, Lotfi Sekkat, partage sa vision et les ambitions de CIH BANK pour ce projet.


En tant que sponsor de l’événement YMAA 2024, que représente pour vous cet événement ?

Accompagner l’événement YMAA 2024 en tant que Sponsor est une opportunité unique pour CIH BANK de soutenir un secteur pilier tel que l’architecture. Bien plus qu’un simple partenariat : il incarne notre volonté de promouvoir l’innovation et de renforcer notre engagement dans le développement durable et l’urbanisme au Maroc. En effet, en soutenant les jeunes architectes, CIH BANK s’aligne sur ses propres valeurs d’innovation, de responsabilité sociale et de soutien aux projets qui sont un véritable catalyseur de transformation.

Comment CIH BANK perçoit-il l’architecture comme un levier pour l’innovation dans le secteur immobilier au Maroc ?

Pour CIH BANK, l’architecture représente un levier stratégique pour pousser l’innovation dans le secteur immobilier au Maroc. Il s’agit d’un moteur d’innovation qui répond à des enjeux sociétaux importants, notamment la durabilité et l’évolution des modes de vie. En effet, l’intégration des concepts novateurs dans les projets immobiliers permet d’anticiper les transformations sociales, économiques et environnementales qui façonnent l’avenir urbain de notre pays.

En tant que banque novatrice, nous nous alignons avec cette vision et nous encourageons les initiatives conjuguant à la fois innovation et responsabilité environnementale, pour contribuer ensemble au développement d’un secteur immobilier marocain durable et centré sur les besoins évolutifs des consommateurs.

Qu’attendez-vous en tant que CIH BANK de ce partenariat avec les jeunes architectes marocains ?

Il s’agit d’un partenariat mutuellement bénéfique qui favorise l’innovation du secteur immobilier au Maroc. En soutenant cette nouvelle génération d’architectes, nous espérons encourager l’émergence de projets novateurs qui répondent aux enjeux sociaux, économiques et environnementaux actuels. C’est une opportunité de participer activement à la création de projets résilients, tout en mettant en avant l’apport des jeunes talents marocains dans cette transformation.

Quels sont les objectifs de CIH BANK en matière d’investissements immobiliers et de soutien à l’innovation dans ce secteur ?

Depuis ses débuts, CIH BANK a joué un rôle clé dans le financement et le développement de projets immobiliers au Maroc. Aujourd’hui, la dynamisation du secteur immobilier demeure un pilier de notre stratégie, et nous nous engageons à soutenir les projets qui répondent aux besoins actuels du marché tout en anticipant les défis futurs. A ce titre, nous accompagnons les promoteurs et jeunes architectes en intégrant pleinement la transformation digitale au cœur de notre démarche.

C’est d’ailleurs dans cette optique que CIH BANK s’est associé à BimobTech, la première bibliothèque numérique nationale des objets et matériaux de construction au Maroc, développée en collaboration avec plusieurs acteurs du secteur immobilier. Ce partenariat nous permet ainsi de contribuer activement à la transformation technologique du secteur immobilier Marocain.

Quelle visibilité souhaitez-vous offrir à CIH BANK à travers cette initiative ?

À travers ce partenariat, CIH BANK souhaite renforcer son image d’acteur engagé dans le développement du secteur immobilier et l’innovation architecturale. C’est une opportunité pour démontrer que notre rôle va au-delà du financement des projets immobiliers ; nous nous engageons aussi dans l’accompagnement des acteurs du secteur dans l’intégration de pratiques à la fois novatrices et durables.


Propos recueillis par Yasmina Hamdi

INTERVIEW AVEC DRISS KETTANI, ARCHITECTE ET MEMBRE DU JURY DES YMAA

INTERVIEW AVEC DRISS KETTANI, ARCHITECTE ET MEMBRE DU JURY DES YMAA 1080 1080 YMAA

Architecte basé à Casablanca depuis 2005, Driss Kettani est diplômé de l’École Nationale d’Architecture de Rabat en 2003. Il a eu l’occasion de travailler sur divers projets institutionnels, notamment dans le secteur de l’enseignement, ainsi que sur des commandes privées, en collaboration avec ses amis Saad El Kabbaj et Mohamed Amine Siana, ou de manière indépendante. Au début de sa carrière, il a également tissé des liens d’amitié avec Elie Azagury, avec qui il a réalisé plusieurs projets. En parallèle de son activité professionnelle, Driss Kettani enseigne actuellement à la SAP+D de l’UM6P.

Que représente pour vous les Young Moroccan Architecture Awards ?

Il s’agit d’un prix intéressant dans la mesure où il peut permettre de créer une émulation saine entre jeunes architectes et de mettre en avant la belle architecture de cette nouvelle génération.

Vous avez-vous même été récompensé par plusieurs prix prestigieux en architecture. Pouvez-vous nous faire part de votre opinion sur l’impact potentiel des YMAA sur la scène architecturale au Maroc ?

Ce prix peut permettre de projeter l’architecture marocaine sur la scène culturelle nationale et internationale et créer un effet d’entraînement permettant de valoriser la qualité architecturale dont nos villes et notre pays ont besoin.

L’architecture demande, particulièrement en début de carrière, une énergie considérable, et ce genre de soutien ne peut qu’apporter une contribution positive en stimulant la créativité architecturale.

Parlez-nous du projet de l’Ecole Supérieure de Technologie de Guelmim qui a été short-listé pour le Prix Aga Khan d’architecture.

Il s’agit d’un projet que nous avons réalisé mes amis Saad El Kabbaj, Mohamed Amine Siana et moi en 2011, à la suite de notre premier projet universitaire à Taroudant. Nous nous sommes inspirés de la magnifique architecture vernaculaire du sud du Maroc que nous avons essayé de réinterpréter de manière contemporaine. Nous avons également voulu retranscrire architecturalement la solennité inhérente à ce type d’institution.

En tant que jury, Quels critères jugez-vous importants pour reconnaître la qualité d’un projet architectural ?

Je dirais avec le cœur et la raison : pouvoir analyser un projet avec des critères et arguments rationnels, mais aussi et peut-être surtout, déceler la vibration émotionnelle et artistique que peut susciter un projet.

L’architecture Marocaine en 1 (ou plusieurs) mots ?

Ancrage et Imaginaire 

Quel est votre souhait le plus cher pour l’architecture au Maroc ?

Qu’elle puisse façonner des villes inspirantes, humanistes, en harmonie avec la nature et où il fait bon vivre ensemble. 

Quel est le bâtiment qui provoque en vous une émotion ?

Il y en a plusieurs, l’Opera de Sydney d’Utzon, le palais du Planalto de Oscar Niemeyer, la Kaufmann House de Richard Neutra… 

  • Y’en a-t-il un au Maroc ?

J’aime beaucoup le marché de la rue d’Agadir à Casablanca de Jean-François Zevaco. Sinon évidemment notre patrimoine que ce soit les médersas de Fès ou les Kasbah du Sud.

Si vous deviez choisir un courant d’architecture lequel seriez-vous ?

Une modernité humaine, organique et solaire.

Et dans la peau d’un autre architecte, qui seriez-vous ?

Il vaut mieux essayer de rester soi-même mais à devoir choisir sûrement un zeste de tous ceux que j’admire : Oscar Niemeyer, Jean-François Zevaco, Richard Neutra, Jorn Utzon, Pierre Koenig…

Odile Decq

INTERVIEW avec Odile Decq, jury d’honneur des YMAA

INTERVIEW avec Odile Decq, jury d’honneur des YMAA 1170 1170 YMAA

Odile Decq est une architecte qu’on ne présente plus. Jouissant d’une renommée internationale depuis de nombreuses années, elle a fondé son agence en 1980 à Paris et s’est illustrée par des projets emblématiques tels que la Banque Populaire de l’Ouest à Rennes, la Maison Bernard à Théoule-sur-Mer, ou encore le Red Carpet de la Renwick Gallery à Washington. Son approche audacieuse et innovante lui a valu de nombreuses distinctions, dont le prestigieux Lion d’Or de l’Architecture en 1996, le Jane Drew Prize en 2016, et le Lifetime Achievement Award d’Architizer en 2017. Odile Decq a également œuvré dans le cadre de collaborations avec des marques de renom comme Alessi, Luceplan et Poltrona Frau, pour lesquelles elle a conçu des créations design uniques.

Elle enseigne depuis 25 ans dans et a dirigé de l’École Spéciale d’Architecture de Paris avant de fonder l’école d’architecture « Confluence Institute for Innovation and Creative Strategies in Architecture » en 2014 à Lyon. Les diplômes délivrés par l’école Confluence ont été reconnus par le Royal Institute of British Architects en 2018 et en 2023.

De nombreux architectes marocains ont fait leurs classes à l’agence parisienne d’Odile Decq, au sein de laquelle ils ont eu le privilège de travailler. Le regard singulier qu’elle porte sur le Maroc lui a permis de développer un lien ainsi qu’une attache particulière avec le pays. Membre d’honneur du jury de la 2ème édition des Young Moroccan Architecture Awards, Odile Decq nous fait l’honneur de nous enrichir de sa vision de la nouvelle génération d’architectes, réaffirmant ainsi la profondeur de son engagement en faveur de l’architecture contemporaine.


Comment évaluez-vous l’initiative de l’organisation des Young Moroccan Architecture Awards (YMAA) réservé aux architectes praticiens de moins de 45 ans ?

O.D. : C’est une initiative louable pour favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’architectes. À l’instar des Albums de la Jeune Architecture et du Paysage en France, dont j’ai été lauréate dans les années 80, ces prix permettent de mettre en lumière de jeunes talents prometteurs.

Pouvez-vous partager avec nous une expérience marquante dans votre carrière qui a influencé votre approche du design et de l’architecture, et comment pensez-vous que de telles expériences peuvent façonner la carrière des jeunes architectes ?

O.D. : Une des expériences les plus marquantes du début de ma carrière a été le projet de la Banque Populaire de l’Ouest entre 1988 et 1990-1990. Ce projet et sa réalisation ont été l’occasion pour moi d’élargir le champ de l’expérimentation et de mon désir d’innovation.

Ceci est resté l’un des leitmotivs de mon travail. Chacun, par ses expériences propres, à l’occasion de projets particuliers, peut saisir l’opportunité de repousser les limites de son travail.

Banque Populaire de l’Ouest d’Odile Decq

Dans le contexte actuel de rajeunissement notable de la démographie des architectes, comment percevez-vous l’importance de reconnaître et de récompenser le talent émergent à travers des initiatives telles que les YMAA ? Certains disent que récompenser trop jeunes des architectes peut avoir des effets pervers ?

O.D. : Je ne sais pas si cela peut avoir systématiquement un effet pervers. Seuls les esprits chagrins peut-être le disent.

Un tel prix est un véritable encouragement qui n’est jamais une fin en soi, mais donne l’envie et l’espoir de pouvoir faire toujours de meilleurs projets.

En tant que membre du jury des YMAA 2024, quels critères considérez-vous comme essentiels pour évaluer les réalisations architecturales des jeunes professionnels, et qu’attendez-vous de cette édition particulière ? Comment envisagez-vous l’impact potentiel des Young Moroccan Architecture Awards sur la visibilité de la scène architecturale marocaine à l’échelle mondiale, et quel rôle, pensez-vous, que de tels événements jouent dans la promotion de la créativité architecturale émergente ?

O.D. : L’audace ! En plus de 30 ans d’enseignement, je répète à mes étudiants qu’il faut faire preuve de courage et développer ses idées en sortant des sentiers battus ! C’est ce que j’attends de cette édition en particulier.

C’est aussi le rôle d’un tel évènement ; de permettre de mettre en avant des approches innovantes, nouvelles ou simplement différentes, participant ainsi au renouvellement et à la mise en avant du dynamisme de la scène architecturale marocaine.

De l’avis de plusieurs confrères vous avez un attachement particulier avec le Maroc, comment l’expliquez-vous ?

Odile Decq. : J’ai découvert le Maroc lors d’un premier voyage avec des amis dans les années 80. Ce pays m’a fasciné, j’y suis revenue souvent.


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